3ème journée du risque vasculaire

Fidèle à son programme d’action, l’association «Numidia» vient d’organiser à l’hôtel Bel Air d’Aïn Témouchent, sa troisième journée sur le risque vasculaire. Ouverts en présence du secrétaire général de la wilaya, représentant le wali et du président de l’APW, les travaux du séminaire ont rassemblé une brochette de spécialistes venus de plusieurs CHU du pays, débattre des problèmes cardio-vasculaires.Dans une allocution de bienvenue, le Dr El-Aoufi Mourad, le président de l’association des praticiens de la wilaya, a brossé un bref tableau des activités assurées dans le cadre de la formation des membres de la corporation et de la défense de l’environnement, sous forme de volontariat. Il n’a pas manqué, à ce titre, de se féliciter de l’aide apportée par les sponsors, notamment les laboratoires médicaux et les différents partenaires, dans la réussite du programme annuel.
Le thème discuté, à savoir «Le risque vasculaire» a apparemment suscité un vif intérêt auprès des patriciens qui ont suivi huit communications. La première intervention a porté sur l’histoire de la médecine, «Naissance de la médecine moderne au Maghreb», que le Dr Bahri a développée avec beaucoup de talent. Il a d’abord évoqué la genèse de la pratique médicale dont les Arabes et les Chinois furent les principaux vulgarisateurs. Le recours aux plantes comme aliments et remèdes aux maux a caractérisé la médecine de l’époque. Ensuite, les premiers savants de Baghdad conduits par Ibn Hounaïne Ibn Ishak, Razi, Ibn Sina, auxquels sont venus s’ajouter les érudits de Kerouan, la capitale Hafcide sous le règne du prince Ziadate, qui ont permis à la médecine de faire un bond considérable. D’ailleurs, de nombreux traités et écrits ont servi de références à la recherche moderne. Le traité de chirurgie de «Al-Zahrawi», rédigé en Espagne entre 1213 et 1223, figure dans l’intervention de la bibliothèque de Rabat. Le Dr Bahri a également rappelé l’inestimable apport des trois fondateurs de l’Ecole médicale en Afrique du Nord que sont Ishak Benamrane de Baghdad, Ishak Ben Soulimane du Caire et Ibn El-Djezar, considéré comme un grand médecin et «fkih».
«L’hypertendu diabétique» qui a été le second sujet développé par le Dr Sid Ahmed Baghdadi, lequel a illustré ses propos par de récentes statistiques élaborées par diverses institutions médicales. C’est ainsi que nous avons appris qu’il existe en Algérie une proportion constituée d’un tiers (1/3) de la population globale qui souffre d’hypertension. Les consultations quotidiennes font ressortir une moyenne de 20% de diabète, 57% de HTA et 17% de HTA associé à un diabète. L’on estime de 20% à 25% le taux des malades hypertendus également diabétiques. Et a contrario, cette moyenne se situe entre 20% et 60%. Des chiffres assez révélateurs de la gravité de ces affections qui touchent un nombre grandissant de personnes. Le Dr Baghdadi dans son exposé, a abordé plusieurs aspects concernant l’hypertension, principalement l’identification du diabète hypertendu, l’évaluation du niveau de risque vasculaire chez l’hypertendu diabétique. A ce propos, il a été établi à partir d’une étude réalisée en 2004, que «le risque de mortalité cardio-vasculaire est de 1,8 plus élevé chez les patients non diabétiques avec un antécédent d’infarctus que chez les diabétiques n’ayant pas fait d’infarctus». Et l’intervenant de commenter une stratification du risque /ESH 2007 composée de quatre catégories : faible, modéré, élevé et très élevé, avant de clore sur les modalités de prise en charge de l’hypertendu diabétique et du HTA et la nécessité de respecter les règles hygièno-diabétiques comme l’arrêt du tabac, la diminution de la consommation d’alcool ou les bienfaits de l’exercice physique. Lui succédant, les professeurs Benabadji et Kerzabi, exerçant respectivement au CHU de Beni Messous (Alger) et en cabinet privé à Oran, ont insisté l’un sur l’insuffisance rénale et le risque vasculaire et le second sur la «Toxémie gravidique et Eclam.». Le Dr Kerzabi gynécologue de renom, affirme que 5 à 10% des grossesses se compliquent de HTA. Le professeur Bouayad du CHU d’Oran s’est appesanti quant à lui de manière fort remarquable, sur «La claudication intermittente des membres inférieurs».
Au cours de l’après-midi, ce fut au tour du Dr Diab, cardiologue à la clinique Kara, de soumettre une intéressante communication sur l’AVC, avant de céder la parole à son collègue le Dr Nebia-Kara, qui a présenté un cours magistral sur «La mesure ambulatoire de la pression artérielle (MAPA)». Lui emboîtant le pas, le professeur Belguendouz, neurologue à Oran, a éclairé l’assistance sur les tenants et aboutissants des «Accidents ischémiques transitoires (AIT)».

Source : Echo-Oran

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