Un groupe de quinze personnes a été intercepté au large de Aïn Témouchent et l’enquête déclenchée par les services compétents révélera que neuf des harraga sont originaires de Kaboul et Kandahar. Les gardes-côtes relevant de la façade maritime ouest, basés au port d’Oran, et les éléments de la marine nationale qui étaient à bord de la frégate 802 relevant de la base militaire de Mers El-Kébir ont intercepté, mercredi soir, quinze personnes qui étaient à bord d’une embarcation en difficulté. Celle-ci avait été signalée par un navire marchand battant pavillon espagnol, ce qui a mis en branle l’opération des services concernés en rejoignant l’endroit, à 26 miles marin des côtes de Beni-Saf.
Les 15 individus, âgés entre 23 et 35 ans, qui étaient à bord de l’embarcation, ont été ainsi conduits au port d’Oran. Surprise: le groupe est composé de neuf Afghans –de Kaboul et Kandahar- et six nationaux, deux originaires de Cap Djenet à Boumerdès et quatre de Bab El-Oued. Le groupe serait resté en mer durant trois jours et auraient pris le départ à partir de la plage Saïdia au Maroc à bord d’un zodiac muni d’un moteur de marque Suzuki de 40cv. Le groupe allait, vraisemblablement, rejoindre les côtes ibériques. Néanmoins, les caprices de la météo en ont décidé autrement, les vents ouest ayant poussé l’embarcation vers les côtes algériennes. Au port d’Oran, les quinze individus dont un est handicapé ont été auscultés par un médecin qui a relevé chez eux des sortes de brûlures au niveau du corps, dues, apparemment, à l’effet de l’humidité et du sel. Interrogé sur cette tentative de traversée de la Méditerranée, l’un des Afghan soutiendra qu’ils ont passé près de neuf mois sur le sol marocain qu’ils avaient rejoint à partir de Dubaï avec l’espoir de pouvoir rejoindre l’Europe clandestinement. Selon le même «aventurier», cette tentative manquée a coûté la bagatelle de 2.000 euros à chacun d’eux.
Les six Algériens déclareront, eux, avoir déboursé 6,5 millions de centimes chacun. Selon le chargé de la communication des gardes-côtes d’Oran, il s’agit-là de la troisième tentative déjouée en l’espace de trois jours à l’Ouest. Les deux précédentes tentatives avaient été déjouées au large de Mostaganem avec l’arrestation de 22 harraga qui étaient à bord de deux petites embarcations (ils avaient pris le départ à partir de Ténès dans la wilaya de Chlef). Il y a lieu de signaler aussi que 62 tentatives de harga ont été avortées depuis le début de l’année, ce qui a permis de sauver 278 aventuriers de la mer.
Source : Voix-Oranie