Le raisin de cépage Cinsault qui constitue 60% du parc viticole de la wilaya d’Aïn Témouchent, connaît cette année, une vente relativement intéressante par rapport aux années précédentes où son exclusivité était destinée à la cuve. L’on ne sait pas si cette tendance a un lien avec son prix (25 à 30 DA le kilo au détail) ou à la cherté des raisins blancs de table, ou bien encore à la demande du marché avérée importante pour les régions du Centre et de l’Est du pays. Certains estiment que c’est à cause de la chute de production de l’ensemble des cépages, une faiblesse due aux mauvaises conditions climatiques, aux effets des maladies cryptogamiques et aux difficultés financières éprouvées par les viticulteurs pour pouvoir travailler la vigne et l’engraisser convenablement à longueur d’année. Le Cinsault a tendance, cette année, à prévaloir la fin de consommation que de cuve, car les viticulteurs qui ont bien traité et travaillé la vigne s’estiment confortés, cette fois-ci, du fait que des acheteurs venant des régions intérieures du pays ont acheté des parcelles complètes (le raisin sur cep).
C’est ce que nous a relaté, un viticulteur de Sidi Bel-Hadri, lors de la tenue de la «ouâda», jeudi passé. Très riche en sucre et en chair, le Cinsault retrouve sa cote d’antan, note notre interlocuteur. «Pourquoi donc des viticulteurs ont préféré vendre ce cépage et non pas le transformer?», s’interroge-t-on. «C’est mieux, dit-il, et point de tracasseries avec la «Viticoop» qui n’a pas encore réglé les factures des fellahs de l’année dernière. Et il vaut mieux avoir de l’argent dans l’immédiat que d’attendre une année sans savoir si l’on sera payé ou non et à quel prix», explique-t-il. «Chacun trouve son compte et là où l’on est mieux payé et surtout rapidement payé, on est partant sans hésitation», enchaîne-t-il. Cette prise de conscience, un peu tardive certes, constituera certainement un nouveau départ avec une nouvelle politique que des viticulteurs de ce type pourront mettre en évidence. Et c’est possible car l’avenir appartient à celui qui produit mieux qualitativement.
source: le quotidien-oran