Comme il fallait s’y attendre, l’augmentation vertigineuse des prix des matériaux de construction, notamment le fer rond et le ciment, a généré illico presto la cherté des logements en général et de l’habitat rural en particulier, estimé désormais à pas moins de 110 millions de cts l’unité dans la wilaya d’Aïn Témouchent. Ce dernier type d’habitat est en effet très sollicité dans les campagnes de la wilaya d’Aïn Témouchent, car il répond aux aspirations traditionnelles de la population rurale, sensible également à d’autres critères socioculturels et économiques. Compte tenu de la montée des prix de ces matériaux, un logement individuel, du genre F2 avec une courette, est passé de 700.000,00 Da en 1999 à 950.000,00 Da et enfin à 1.300.000 Da, si l’on y ajoute l’aide de l’Etat (CNL), passée depuis peu de 500.000 Da à 700.000 Da. A tout cela, il faudrait rajouter l’assiette du terrain, dont le prix du m² de base diffère d’une commune à une autre, sans compter le coût de la viabilisation.
Selon le gérant de l’entreprise «Saoura», titulaire de deux projets sis respectivement à Hassi El-Ghella et à Sidi Ounache, le même logement de type habitat rural, revient respectivement à pas moins de 130 millions dans la première commune et à 110 millions dans la seconde, sachant que l’apport personnel du postulant reste limité à 600.000 Da. Un apport qui s’avère somme toute, hors de portée de la plupart des postulants, laminés par une paupérisation multidimension-nelle et qui souhaitent l’intervention des pouvoirs publics, pour faciliter l’accès à l’habitat rural aux familles démunies, en mettant à leur disposition un échéancier de paiement moins draconien, mais surtout plus accessible aux couches démunies. Dans le cas contraire, ces logements destinés initialement aux pauvres, risquent de tomber dans l’escarcelle des spéculateurs de l’immobilier, qui s’arrangeront par la suite de les faire fructifier au détriment de l’Etat et de la société. Parmi eux des spécialistes, qui se sont d’abord fait les dents, en s’accaparant des logements sociaux locatifs ou participatifs, notamment dans les communes côtières, en attendant de récidiver avec l’habitat rural.
En effet, la wilaya d’Ain Témouchent s’avère pour eux un terrain plein de promesses et pour cause. Elle dispose désormais d’un gisement programmé de quelque 3.000 logements ruraux au sein du plan quinquennal (2005/09) affecté à cette circonscription.
Pour conclure, il s’avère que cette spirale des prix entraîne avec elle aussi bien les promoteurs, qui commencent à s’essouffler et souhaitent, que pour gagner du temps dans la réalisation, conditionnée par la qualité et la main d’œuvre qualifiée, la direction des Domaines devrait faciliter beaucoup plus l’acquisition des terrains d’assiette, en élaborant un échéancier de paiement, qui tiendrait compte de la cherté des matériaux de construction et des frais y afférant.
Source : Voix-Oranie