Le premier président d’APC d’Algérie, qui arrivera à construire une chaîne de toilettes publiques avec toutes les commodités, au niveau de sa municipalité, entrera certainement dans l’histoire et tous les citoyens qui satisferont leur besoin imminent, lui en seront reconnaissants, car le paradoxe dans ce pays, c’est que l’on peut tout, y compris réaliser des barrages, des milliers de logements, mais dès qu’il s’agit de prendre en charge des préoccupations simples, les choses se compliquent. Les vespasiennes ou pissotières remontent au temps des Romains, ceci pour dire que les civilisations anciennes étaient en avance sur nous en matière d’urbanité.
Nous avons bien assimilé l’informatique, l’Internet et un tas de trucs, mais nous peinons à trouver des lieux d’aisance pour restituer à la nature ce qu’elle nous donne régulièrement. Sous d’autres cieux, en plus des hôtels, cafés et restaurants où tout est nickel, beaucoup d’institutions publiques ont pensé à leur clientèle en réservant des toilettes dotées de toutes les commodités. Comment le problème est vécu à Aïn Témouchent, charmante localité qui draine chaque été des millions de visiteurs ? Selon ce que nous savons, un projet de réalisation de plusieurs toilettes publiques est en gestation. Il parait que les assiettes sont déjà ciblées, reste à savoir si ce créneau intéresse des particuliers, qui voudront se lancer dans l’exploitation des urinoirs. La ville d’Aïn Témouchent gérait deux vespasiennes placées aux extrémités de la cité, l’une était située à l’angle de la rue Didouche Mourad et du bd du 1er Novembre 54 et la seconde à l’entrée de la place du 9 Décembre 1960, près du kiosque «Mortada».
Enlevés au début des années 80, ces deux lieux de soulagement suscitent la nostalgie des anciens, parce qu’ils rendaient vraiment service. Maintenant que l’idée de réhabiliter les toilettes publiques est dans l’air, on souhaite que nos murs et nos arbres, ne seront plus pris quotidiennement d’assaut, par des vessies au bord de l’éclatement. Avant, les anciens avaient au moins la pudeur de chercher un buisson pour couper, comme ils disaient, une tige. C’est-à-dire se soulager en urgence sans attirer les regards. Hélas les buissons ont disparu…
Source : Echo-Oran