La pratique médico-chirurgicale en milieu hospitalier, en dépit des efforts incommensurables consentis par l’Etat depuis l’indépendance, cela fait 45 années, reste tout de même en deçà des attentes des populations. Certes, l’espérance de vie se situe aujourd’hui dans notre pays aux alentours de 76 ans, grâce à une meilleure qualité de vie mais cette évolution a paradoxalement révélé de sévères contraintes liées à l’apparition des maladies dites du siècle : obésité, diabète, H.T.A et autres affections cardio-vasculaires devenues fréquentes et contre lesquelles la plupart des établissements publics de l’intérieur du pays sont désarmés. Le système public de santé en Algérie demeure marqué par des disparités criardes en matière de soins, d’autant que la multiplication des cliniques et structures privées est venue élargir le fossé entre ce qu’il est convenu d’appeler une médecine de riches et une médecine de pauvres. Insuffisance de la couverture sanitaire dans les petites villes Un sentiment que le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière ne pourrait occulter en évoquant devant les participants des journées internationales de médecine interne, réunis à l’hôpital Dr Benzerdjeb, le déséquilibre existant entre les mégalopoles et les agglomérations moyennes.
«La concentration des spécialistes au niveau des grandes villes doit céder la place à une répartition plus équitable des moyens humains et matériels et ce, au profit des localités déshéritées», dira le ministre avant de préciser : «Il s’agit en fait de rapprocher les structures hospitalières du citoyen, en les dotant d’équipements adéquats, afin d’atténuer les déplacements et les coûts de soins». Amar Tou parlera du schéma directeur de la santé en cours d’élaboration, lequel prend en compte une foule d’indicateurs, afin de cibler la demande en soins sur tout le territoire national. S’achemine-t-on vers une réhabilitation du secteur public, sachant que ce dernier constitue sous d’autres cieux, le fer de lance de toute politique de santé ? Le ministre de la Santé a certainement pris conscience de l’ampleur de la tâche consistant à rendre les hôpitaux de l’Algérie profonde, plus performants, dépendant des CHU lesquels, courbent sous le poids de la demande. A l’image de la wilaya d’Aïn Témouchent qui, il convient de le souligner, a enregistré durant les dernières années, des progrès appréciables en matière de couverture sanitaire.
Le rôle important des urgences médico-chirurgicales Amar Tou en a fait assurément le constat, à l’issue de la visite qu’il vient d’effectuer dans les daïrate d’El Amria et Hammam Bouhadjar, ainsi qu’au niveau de l’hôpital Benzerdjeb, fleuron de la santé à l’échelle locale. Mais, ces avancées notables n’ont pas résolu le problème des évacuations intra et extra muros. Une situation qui renvoie à d’autres facteurs plus objectifs, comme le manque d’équipement médical et paramédical spécialisé, ou encore de produits indispensables dans les actes opératoires. D’ailleurs, la plupart des conférenciers qui se sont succédé à la tribune du colloque, sur la médecine interne, ont mis l’accent sur la nécessité de prendre en charge correctement le malade dès son admission. Que ce soit les professeurs Abid, Zekri, Nibouche, Guermaz, Slimi ou les professeurs Vaisse de Marseille, De Wasières de Nîmes, tous ont abondé dans le sens d’une approche thérapeutique au centre de laquelle le bilan étiologique occupe une place déterminante.
A cet égard, le service des urgences, passage obligé de la majorité des cas admis en milieu hospitalier, n’est pas a priori le cadre le plus approprié pour éviter de passer de vie à trépas. A en juger par le remarquable exposé sur la prise en charge de l’accident vasculaire cérébral (AVC) du professeur de Wasieres, celui du service des urgences d’Aïn Témouchent, malgré le dévouement du personnel, ne répond toujours pas aux exigences d’une médecine de veille, prête dans les délais, pour secourir un malade en situation de détresse. Un exemple édifiant nous a été fourni récemment, lorsqu’une jeune hypertendue admise aux UMC pour de violents maux de tête, a été renvoyée chez elle avec un traitement à base d’antalgiques, alors qu’un sévère AVC hémorragique décelé par un neurologue extra-hospitalier, avait déjà endommagé toute la partie cérébrale. Chose confirmée par un scanner puis un IRM effectués dans un centre privé. C’est un miracle qu’elle soit encore en vie. C’est dire que les UMC représentent une étape vitale dans le processus de prise en charge du malade et qu’à ce titre, ils doivent bénéficier d’une attention particulière aux plans logistique et humain, notamment par l’affectation des meilleures compétences médicales locales toutes spécialités confondues, et non se suffire de stagiaires ou de médecins du pré-emploi. L’organisation de telles rencontres scientifiques a le mérite de nous ouvrir les yeux sur certaines réalités. L’équipe du club des médecins d’Aïn Témouchent, où l’on retrouve les Drs. Benaïssa, Assi, Hassaïne, Meftah , Kouidri, Hadiri, Elafifi, Mahmoudi, Guenim et autres Belhadi, a droit à des encouragements de même que les 18 sponsors dont le grand laboratoire MSD Sandoz, Nouartis Géopharm, Sanofi-Aventis, Merinal, Hikma… qui ont permis la tenue de ces journées internationales
Source: Echo-Oran