Un juge pour enfants a décidé, hier à Marseille, de rendre Mohamed, deux ans et demi, trouvé seul en août dernier errant dans une cité de Marseille, à sa mère adoptive. «On va faire une grande fête», a déclaré Fatma Ghalem, portant l’enfant dans ses bras, à la sortie du tribunal de grande instance (TGI). «Nous allons maintenant engager une nouvelle procédure afin que Mohamed obtienne le plus légalement du monde des papiers en France, pour simplifier les choses», a déclaré l’avocate de la jeune femme, Me Valérie Picard. Fatma Ghalem est venue récupérer l’enfant hier en présence de ses quatre autres enfants biologiques, âgés de six à 14 ans. Le 5 août, Mohamed avait été retrouvé seul errant dans la Cité Fonscolombes, dans le 3e arrondissement de Marseille où il vivait.
Personne n’avait réclamé l’enfant durant deux semaines jusqu’à ce qu’une cousine de Fatma Ghalem reconnaisse la photo de l’enfant dans la presse et la prévienne. La jeune femme, qui était en visite familiale en Algérie, est alors rentrée le 19 août en France. Elle devait alors expliquer aux policiers être allée en Algérie pour voir sa famille, accompagnée de ses quatre aînés. Mohamed, resté à cause d’un problème de passeport, avait été confié par elle à la garde d’une amie qui lui avait caché la disparition de l’enfant. Cette amie est restée introuvable depuis la révélation de l’affaire. Fatma Ghalem avait, depuis, demandé la restitution de celui qui est pour elle son fils, autant que les quatre autres. L’enquête avait révélé qu’elle n’était pas la mère biologique de Mohamed et celui-ci a été placé depuis le début du mois d’août dans un foyer. Fatma Ghalem devait affirmer ensuite à la justice avoir obtenu régulièrement sa garde devant un juge de la ville dont elle est originaire, Aïn Témouchent, grâce à la «kafala», recueil légal non reconnu en France.
La mère biologique ne voulait pas garder l’enfant, «j’en ai fait un frère pour mon fils», a relaté la mère adoptive. Mais les déboires de la mère adoptive ne sont peut-être pas terminés. Si l’enquête a permis de déterminer qu’il n’y avait eu ni trafic de papiers ni escroquerie aux allocations familiales, la mère adoptive du petit Mohamed reste mise en examen en France pour simulation d’enfant. En Algérie, selon les médias français, des poursuites ont également été engagées car Fatma Ghalem n’aurait pas respecté le contrat de la «kafala». Pour régulariser sa situation, elle devra de toute façon faire une demande de délégation d’autorité parentale.
Source : Voix-Oranie