Faute d’évaluer leurs besoins réels en livres

«Il ne se passe pas un jour, sans que le centre de distribution des documents pédagogiques (CRDDP) d’Aïn Témouchent, n’accuse réception de centaines de manuels scolaires, restitués par des chefs d’établissements scolaires des trois cycles», nous révèle tristement son responsable. Selon M. Settouti Mohamed, puisqu’il s’agit de lui, si le ministre de l’Education nationale a mis en avant l’abondance des livres scolaires, à la veille de la dernière rentrée scolaire, il n’empêche qu’une pénurie a été quand même enregistrée dans bon nombre d’établissements scolaires de la wilaya d’Aïn Témouchent, dont les chefs n’auraient pas évalué au plus près leurs besoins réels.
Certains parents d’élèves, nous dit-on, ont parcouru la wilaya dans tous les sens, voire jusqu’en ville nouvelle à Oran, réputée pour centraliser les manuels les plus rares, dans l’espoir d’y dénicher les manuels nécessaires. En réponse à cette remarque, le chef du CRDDP n’hésite pas à l’expliquer par «la malhonnêteté doublée d’un manque de sérieux de certains chefs d’établissements.» Selon lui, une bonne partie de ces directeurs, qui ont pourtant sous leurs yeux leurs effectifs réels, ne sentent pas l’obligation d’exprimer objectivement leurs besoins en manuels scolaires. Certains demandent 50% seulement de leurs besoins réels, alors que les demandes des autres les dépassent largement. Pourtant, sur la base de l’expérience capitalisée au vu des années scolaires précédentes, chaque établissement aurait reçu les 80% de sa demande. Donc la demande fantaisiste a fini par créer des déséquilibres. Preuve en est que dans un établissement, on trouve un excès de manuels de littérature arabe, alors qu’il manque cruellement dans d’autres établissements, et de surcroît pour les classes soumises à la réforme.
Par ailleurs, ces mouvements de restitution n’ont pas été du goût des manutentionnaires, qui se retrouvent à travailler dans des conditions qu’ils jugent défavorables. Selon notre interlocuteur, ses deux seuls agents ont contracté une maladie, qui serait imputée à l’amiante constituant la toiture de ce dépôt, si l’on en croit le diagnostic médical. Pour ces mêmes raisons, ces travailleurs lancent un appel pressant à leur hiérarchie, pour activer l’achèvement des travaux de réaménagement des locaux du CRDDP, situés dans la commune de Chaâbet El-Lham, et dont les taux d’avancement seraient dérisoires, aggravés de surcroît par l’étanchéité «symbolique» de leurs toitures.

Source: Voix-Oranie

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