Un des plus vieux marchés de la wilaya, en l’occurrence celui du cheflieu de wilaya, a été fermé depuis plus de trois mois pour cause de travaux imminents. Les marchands de fruits et légumes qui occupaient cet espace mythique de la localité furent contraints de quitter les lieux. Transférés au niveau du marché de l’ex-Sonitex situé près de la voie ferrée séparant le centre-ville du POS Nord, ils n’ont posé aucun problème étant donné que leur déplacement répondait à un impératif de rénovation allant dans le sens de l’intérêt général. De plus, l’APC a mis les bouchées doubles pour rendre leur séjour des plus confortables dans le nouveau et provisoire emplacement : eau courante, toilettes et box en nombre suffisant et fraîchement repeints. Il n’est pas exagéré d’avancer qu’à cet égard, le site de substitution s’avère mieux agencé et sa bonne fonctionnalité a été éprouvée lors des quinzaines économiques qui y étaient organisées.
Avec une surface commerciale plus importante par rapport au vieux marché, un parking attenant à la structure et une position géographique le préservant des encombrements relevés ailleurs, le marché de la Sonitex, étrangement boudé par les citoyens, ne tardera pas à s’imposer. Une question d’habitude même si ces atouts ne semblent pas pour l’instant arranger les affaires des marchands «déplacés» puisque ceux-ci se plaignent du manque à gagner dû à la faiblesse du flux de clientèle, laquelle continue de se ravitailler auprès des revendeurs ambulants restés aux abords du vieux marché. Une situation d’autant mal supportée que les travaux de réhabilitation de ce dernier traînent en longueur et n’ont, d’ailleurs, même pas débuté, malgré une fermeture qui date de près de trois mois. Le phénomène de la concurrence déloyale, récurrent, accentue leur dépit car les consommateurs ont tendance à s’approvisionner auprès des charretiers établis aux alentours de l’ancien marché et auxquels se sont joints quelques épiciers du coin ravis de l’aubaine, puisqu’ils ont élargi leur gamme de marchandises aux fruits et légumes, prenant leur aise sur les trottoirs en bordure de leur échoppe. Un procédé peu amène qui, pourtant, n’a de secret pour personne, même pour les agents censés combattre les pratiques irrégulières.
Hélas ! Allez savoir ce qui se passe dans nos ruelles commerçantes… Le cas des revendeurs de poisson activant légalement renseigne clairement sur le caractère intempestif de la décision de fermeture. Les poissonniers auraient pu continuer à exercer dans le hall qui leur est réservé en attendant de déménager dare-dare au lieu de subir la concurrence d’autres «collègues» soumis au jeu du chat et de la souris. Bref, n’y a-t-il pas quelque part maldonne ? A moins que l’enveloppe de 800 millions de centimes accordée à l’aménagement n’ait été jugée insuffisante, tant il est vrai que l’état actuel du vieux marché exige des moyens financiers plus conséquents. Auquel cas il fallait sensibiliser les occupants sur cet aspect afin de couper court aux rumeurs qui ont circulé quant à la cession de ce patrimoine à un particulier. Le retard a ouvert le champ aux spéculations les plus fantaisistes et certains y ont cru. Comme quoi, la nature a horreur du vide et les gens malintentionnés ne s’embarrassent pas de ridicule pour exploiter l’invraisemblable. En tout état de cause, Aïn Témouchent serait bien contente de renouer, le plus tôt possible, avec le brouhaha de son marché couvert.
Source : Echo-Oran