Elles sont de retour, ces dames gardiennes d’un pan de notre patrimoine. Elles sont dénommées communément les «Fkirates» ou «Fakirates»; c’est selon. Leurs chants sont composés de medhs et de melhoun. A ce titre, un prometteur gala est programmé, vendredi prochain, au niveau de la Maison Dar El Ihcène située dans le quartier populaire de Sidi Saïd à Aïn Témouchent. Ça sera un show qui permettra une animation culturelle et récréative pour le public. Selon la coordinatrice de ce gala, Benfodda Mokhtaria et plusieurs troupes de «Fkirates» sont invitées pour participer à ce premier rendez-vous qui manquera le retour sur la scène témouchentoise de ce genre de musique folklorique après une longue éclipse. Les troupes participantes sont celles conduites par Nebia et Rokia, toutes deux de Aïn Témouchent, la troupe d’El Malah, celle de Hadja Fatima d’Oran, celle de Cheïkha Jahida d’Oran et celle de Hadja Manana d’Arzew.
En ouverture du gala, les deux troupes folkloriques, «Karkabou» et «Sabr zorna» de Sidi Blel présenteront des exhibitions de rythmes et de danses.
Il est attendu pour ce rendez-vous une affluence nombreuse de la gent féminine témouchentoise qui adore la musique imprégnée de transes, plutôt considérée comme religieuse et thérapeutique. Toutefois, il est à rappeler que les «Fkirates» puisent leurs textes et paroles du patrimoine religieux et du rituel de la région. Ces femmes chantent les louanges à Dieu (dhikr), à son Prophète (medhs) et à tous les saints patrons de la région.
Comme en rapporte la tradition orale, les éléments de la troupe jouent du bendir, du tar et quelquefois de la derbouka. Entre autres, il y a cet air qui domine leur répertoire et a pour titre, «Salou ala N’bi», que plusieurs chanteurs raïmen ont, eux aussi, repris avec allégresse.
Source : Voix-Oranie