Panique à Chatt El Hillal (ex-Oued Hallouf), où les estivants ont vécu dans la soirée de vendredi, journée de forte affluence, des moments angoissants. Il était presque 20h00 lorsque les urgences médicochirurgicales de l’hôpital Ahmed Medeghri d’Aïn Témouchent commencèrent à recevoir les premières personnes atteintes d’un mal inconnu et venant toutes du littoral, notamment de la plage de Chatt El Hillal. Evacués soit par ambulance soit par véhicule particulier, une cinquantaine de baigneurs présentant les mêmes symptômes (gêne respiratoire, yeux rouges et larmoyants, irritation de la peau) ont été pris en charge par le personnel médical mobilisé pour la circonstance suite aux instructions du wali, qui s’est déplacé au chevet des malades dès l’annonce de la nouvelle vers 21h00.
Une cellule de veille présidée par le secrétaire général de la wilaya a été immédiatement mise en place pour suivre l’évolution des 48 cas hospitalisés et prendre les mesures adéquates en collaboration avec le staff des spécialistes du service infectieux.
Les BHIC des localités d’El Malah, Aïn Témouchent et El Amria ont été mis en état d’alerte. Après les premiers soins prodigués aux concernés, il ne restait le lendemain qu’un seul cas placé en observation, les autres personnes ayant pu regagner leur domicile. Une sacrée frayeur, mais selon les premiers éléments de l’enquête, les causes de cette intoxication pourraient être dues à la pollution de l’eau de mer par les bateaux. Des prélèvements effectués se trouvent actuellement au niveau du laboratoire régional d’Oran et les résultats seront connus à partir d’aujourd’hui.
Dans un premier temps, les regards se sont braqués vers les usines implantées à proximité du site contaminé, à savoir Medgaz, la station de dessalement de Chatt El Hillal ou celle de Chat El-Ouard mais cette hypothèse a été écartée. Des témoins affirment avoir vu des bateaux au large tout en soulignant que des poissons furent retrouvés morts au bord du rivage. Tout porte à croire qu’avec le vent de l’Est dominant des nappes d’huile se seraient dirigées en direction de la côte. Certains navires contreviennent aux lois maritimes internationales et rejettent volontairement leurs résidus de combustion de fuel lourd. C’est le dégazage une opération courante qui consiste à ventiler les citernes d’un pétrolier par élimination des gaz nocifs qu’elles contiennent afin d’éviter le risque explosif. Une manœuvre autorisée seulement en milieu portuaire.
Ce qui pourrait être aussi du déballastage interdit en mer autrement dit le déchargement des eaux de lestage du navire qui peut avoir des effets assez dangereux sur la santé de l’homme en raison des boues qui se déposent dans le fond des ballasts et qui donnent à l’eau une couleur rouille.
Au cours d’une première réunion d’évaluation, on a évoqué le CO (Monoxyde de carbone) qui s’avère être des oxydes du carbone présent dans le gaz industriel et autres combustibles. En fait un asphyxiant chimique dont la symptomatologie ne ressemble guère à celle décrite chez les baigneurs touchés par la pollution. De mémoire de témouchentois on ne se souvient pas avoir assisté à un tel phénomène.
Source : Echo-Oran