Les visites des ministres et des autorités centrales se succèdent à Aïn Kihel, et l’abattoir à volailles de l’Oravio et ses équipements sophistiqués qui ont coûté des dizaines de milliards aux caisses de l’Etat, continuent à bronzer au soleil en été et à rouiller sur place en hiver, tandis que l’abattoir communal menace ruine à Aïn Témouchent. Combien de ministres de l’Agriculture se sont succédé à la tête du MADR, sans pour autant s’inquiéter du devenir de cet important projet, censé absorber plus de 300 emplois, dans la région d’Ain Kihel connue pour son plus fort taux de chômage par rapport à d’autres communes de la wilaya.
Rappelons que cette usine d’abattage de volailles a été réalisée il y a plus de 15 années et n’a jamais été mise en service, ne serait-ce que pour amortir son coût faramineux. Aux dires des analystes, cette usine a été construite dans une région qui se caractérise par la rareté des élevages de poulets, alors que sa production était censée atteindre les 80.000 poulets par jour en moyenne. Donc, la logique voulait que cette usine soit implantée dans une région à vocation avicole. En attendant une délocalisation somme toute salutaire, ses équipements risquent de se dégrader davantage par la force du temps et des conditions climatiques. Une autre solution serait de subventionner l’implantation de hangars d’élevage de volailles au niveau de plusieurs communes de la wilaya et des régions limitrophes, pour approvisionner cette usine, dont la mise en service ne peut que contribuer à la baisse des prix du poulet, qui de nos jours ont atteint un seuil intolérable.
Dans le même sillage, le seul abattoir communal, datant de l’ère coloniale à Aïn Témouchent, menace ruine au vu de ses murs complètement fissurés. Il s’avère même que le coût de sa rénovation équivaudrait à celui de sa démolition suivie de sa reconstruction. Cet abattoir dépourvu totalement d’hygiène, en raison de ses installations dégradées et de l’absence d’eau, continue à être approvisionné tant mal que bien, par des citernes tractées par les colporteurs attitrés. A signaler que cet abattoir est censé approvisionner en viandes rouges plus de 100 boucheries de la ville de Témouchent. Compte tenu de l’ampleur de sa tâche, il ne faudra pas s’étonner de voir fleurir l’abattage clandestin dans la périphérie de la ville.
Source : Voix-Oranie