L’aménagement urbain entre l’utile et l’agréable

Un gros effort est actuellement engagé par l’APC d’Aïn Témouchent pour redonner à la ville son lustre d’autan. Les budgets dégagés au profit des actions d’embellissements procèdent d’une volonté des pouvoirs publics de réhabiliter l’environnement des cités. Au cours de ces derniers mois, plusieurs endroits du chef-lieu de wilaya ont fait l’objet de travaux d’aménagement et d’embellissement, à l’image du site surplombant le carrefour du siège de la daïra dont les flancs subissent un nouveau lifting confié à un artiste peintre qui y a planté un décor fort séduisant: cruches, objets de poterie, galets et palmiers nains… Reste à savoir si ce tableau va résister à l’usure du temps.
Une spécificité nationale mise à l’honneur en attendant que d’autres symboles de l’identité locale, culturelle ou économique, soient inscrits au fronton des lieux cultes de la ville. Des architectes urbanistes sont en mesure d’apporter leur touche professionnelle. Mais cette note «artistique» que reflètent quelques espaces bien en vue, ne doit pas occulter certaines priorités apparentes dans des zones populaires excentrées où subsistent encore des plaies.
Il est réjouissant cependant de relever les changements opérés à l’intérieur des lotissements ceinturant la cité: réfection des trottoirs et placettes, goudronnage des ruelles… Un air de fraîcheur qui tarde à se manifester dans certains quartiers plus anciens. Par ailleurs, il existe des axes bitumés il y a peu qui se sont transformés, l’espace d’un hiver, en tranches de gruyère. Les automobilistes évitent d’emprunter les tronçons à risque et, du coup, il se produit un phénomène de saturation de la circulation au niveau du réseau urbain sain. Un petit tour dans la ville édifierait plus d’un. Ce ne sont plus des nids-de-poule mais des crevasses et des cratères qui surprennent les chauffeurs au détour d’une course. La rue Marni Sandid, à hauteur de l’ex-place Verdun, le boulevard Mohamed Boudiaf à proximité de la mosquée, la sortie vers Chaâbat El Leham, la route de la gare, pour ne citer que ces lieux, sans compter les canaux d’évacuation dotés de couvercles en fonte qui traversent certains passages redoutés par les usagers de la route. En effet, la plupart de ces dalles ont quitté leur emplacement, laissant apparaître des trous causant ainsi de sérieux dommages aux pneus de voitures. Qu’attend-on enfin pour essayer d’améliorer l’état de la voie ferrée coupant la ville en deux ? Une intersection très fréquentée qui a vraiment besoin de travaux de correction. Les opérations d’esthétique, pour être crédibles, doivent s’accompagner d’actions concrètes au niveau des sites qui attendent le minimum. La cruche ne devrait être, quant à elle, que la cerise sur le gâteau…

Source : Echo-Oran

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