L’angoisse du couffin vide !

En plein centre-ville, au niveau des artères principales qui connaissent depuis peu leurs vendeurs à la sauvette, la tension est perceptible, les lieux grouillent de monde mais rares sont ceux qui se permettent le luxe d’acheter devant la misère qui a fini par avoir raison de plus de 60% de la population. En théorie, Ramadhan est un mois sacré et surtout de piété. Dans la ville de Sidi Saïd, l’angoisse du couffin nécessitant la totalité de la paye d’un smicard pour se remplir, est revenu au grand dam des couches défavorisées qui arrivent difficilement à faire face aux prix des fruits et légumes qui prennent de plus en plus l’ascenseur.
Les signes de pauvreté sont visibles sur les visages fatigués des citoyens, qui découvrent avec amertume qu’encore ce mois sacré ressemble à celui de l’année dernière et que leur pouvoir d’achat s’est érodé davantage, en même temps que leur chorba et leur bourak au jumbo ! Ce mois confirme à plus d’un titre la conviction de plus en plus partagée dans cette région à vocation agricole que rien n’est fait pour arrêter ces spéculateurs et leurs mandataires qui se frottent les mains devant le gain facile. Dans cette ville réputée pour sa quiétude, le Ramadhan est synonyme de grandes dépenses et c’est le mois où les entrées des marchés et les alentours des boucheries sont pris d’assaut par les mendiants de tous âges.
Certains commerçants en profitent pour se frayer un chemin vers la fortune sans crier gare, en transformant leurs locaux. Les restaurants deviennent des petites fabriques de pâtisseries orientales. En somme, les Témouchentois respectent le jeûne au nom de l’obligation de la religion défiant les affres de la misère et de la chaleur et ce ne sont que des signes de leur courage et de leur solide croyance en leur créateur.

Source : Echo-Oran

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