Le vent d’optimisme qui a soufflé il y a quelques mois sur ce service, dans la perspective de l’informatisation de l’état civil, dont l’étude a été présentée aux responsables concernés, à leur tête le maire de la ville de Aïn Témouchent, vient de se concrétiser par l’approbation de ce projet, doté d’une enveloppe de 2,6 milliards de cts. On se rappelle que l’étude confiée à une entreprise de Sidi Bel-Abbès, versée dans le domaine, avait abouti à une estimation soumise à l’approbation de la wilaya, sachant que ce projet était fort coûteux pour les maigres ressources de la commune.
Soumis à la session plénière de l’APW, ce chapitre a reçu son approbation à hauteur de 2,6 milliards de cts dans le cadre du budget primitif de la wilaya, sachant qu’un projet aussi coûteux ne peut être financé que dans le cadre du plan sectoriel. A l’heure où les écrans Internet fleurissent à domicile, l’état civil fait encore figure de parent pauvre dans la plupart des mairies d’Algérie. Les quelques applications qui tournent çà et là, sont réduites à un réseau local de quelques micros reliés à un serveur, ce qui oblige toute la population de la ville à se concentrer à la mairie du chef-lieu, pour se faire délivrer ses documents d’état civil. Dans ce cas, les délais d’attente ne sont guère meilleurs, même si les risques d’erreurs s’en trouvent diminués. Quant à la solution préconisée par l’étude présentée, elle a le mérite d’opter pour la décentralisation et d’offrir des services de proximité.
Cette décentralisation pourrait permettre notamment d’éviter les dérives constatées actuellement dans l’inscription des naissances. En effet, comme les communes ne disposent toutes de polycliniques dotées d’un service de maternité, la plupart de leurs parturientes sont évacuées vers les hôpitaux de la ville de Aïn Témouchent. De là l’effet pervers de constater que tous les nouveaux-nés sont enregistrés par l’hôpital dans leur lieu de naissance, au lieu de se faire enregistrer dans leur commune d’origine. Le second effet pervers est d’obliger leurs parents et plus tard eux-mêmes à se déplacer à Aïn Témouchent pour se faire délivrer le fameux extrait N°12 de leur acte naissance, même s’ils habitent à des centaines de kilomètres. Le troisième effet pervers est tout ce monde fou qui se présente journellement aux guichets de l’état civil et qui doit attendre trois jours pour obtenir ce fameux document, et ce, quelle que soit l’urgence signalée.
Source : Voix-Oranie