La Chambre de la Pêche peine à payer la sécu

La direction de la Pêche annonce avec satisfaction la production de 18.082 tonnes de poisson ramené dans les filets de sa flottille, au cours des 6 premiers mois de l’année en cours, ce qui lui laisse espérer d’atteindre facilement l’objectif annuel de 35.000 tonnes. Quant à la Chambre de la Pêche, elle déplore des recettes qui ne représentent même pas le dixième de ses dettes. Le bilan publié a trait à la production globale ramenée à l’issue du 1er semestre 2007 par une flottille de 357 embarcations, ayant pour ports d’attache respectifs, ceux de Béni-Saf et de Bouzedjar. Rappelons que les travaux d’agrandissement sont toujours en cours au port de Béni-Saf, qui pour le moment, est saturé et attend la réception du projet, pour la fin de l’année, pour accueillir un parc flottant de plus 150 bateaux supplémentaires.
En attendant, l’objectif annuel de production, qui reste fixé à 35.000 tonnes, a de fortes chances d’être dépassé, si l’on se réfère aux 18.082 tonnes pêchées durant le 1er semestre écoulé. Pour rappel, la flottille attachée au port de Béni-Saf se compose de 192 unités réparties entre 36 chalutiers, 20 sardiniers et 136 petits métiers. La production de ce vieux port a atteint 7.637 tonnes au 1er semestre écoulé, sachant qu’il affichait un tonnage annuel de 11.052 tonnes et des effectifs de 3.157 personnes à la fin 2006. Quant au port de Bouzedjar, il accueille 165 unités réparties entre 47 chalutiers, 54 sardiniers et 64 petits métiers. Sa production à l’issue du 1er semestre 2007, s’élève à 10.445 tonnes, alors que sa production annuelle 2006 avait atteint 16.834 tonnes, avec un effectif global de 1.203 personnes, ce qui s’explique par le nombre de petits métiers deux fois moins important que celui de Béni-Saf. S’agissant de l’importation de bateaux, dans le cadre de la relance économique, seuls 02 thoniers et 01 chalutier ont été acquis au 1er semestre 2007, alors que l’année écoulée a vu accoster, pas moins de 11 chalutiers équipés pour la pêche dite «hauturière», 02 sardiniers et 01 palangrier. A signaler que tout le parc est en activité et qu’aucune panne n’est déclarée officiellement.
Par contre, ce n’est plus le même son de cloche entendu du côté de la Chambre de la Pêche et des Ressources halieutiques de la wilaya d’Aïn Témouchent. Son dernier bilan moral et financier, lié à ses activités qualifiées et évaluées lors de l’année 2006, fait le constat «d’une volonté des professionnels du secteur et de la direction de tutelle, d’exploiter rationnellement les richesses halieutiques que recèle la côte témouchentoise.» S’appuyant sur le décret exécutif 102/05 et son article 50, destiné aux travailleurs de ce secteur, la chambre a ouvert deux bureaux aux ports respectifs de Bouzedjar et de Béni-Saf, «afin d’améliorer le rendement et développer les capacités et les connaissances des professionnels de la pêche.» Dans ce contexte, 500 jeunes ont suivi des formations dans plusieurs spécialités, en vue de booster et de promouvoir les activités industrielles visant à exploiter les produits de mer et à relancer ce créneau en facilitant son épanouissement commercial. Malheureusement, le volet financier n’est pas à la hauteur des ambitions de la chambre, dont les caisses, malgré un renflouement de 70.000,00 Da provenant du budget étatique, doivent faire face à plus de 800.000,00 Da de dettes, réclamées en grande majorité par la caisse de sécurité sociale.
Afin de revitaliser le fonctionnement de cette chambre, la direction en appelle à l’adhésion massive des armateurs, incités à verser régulièrement leurs cotisations. Ces derniers continuent à regarder ailleurs, trop habitués à fonctionner dans l’informel, au lieu d’exprimer leur solidarité avec la corporation en serrant les rangs, sans aucune distinction entre les professionnels de la pêche. Bien au contraire, ces opérateurs ont proposé, durant leur assemblée générale, la création de plusieurs associations spécifiques, tenant compte de chaque filière d’activité, ainsi que la désignation d’une chambre, constituée essentiellement de professionnels élus et libérée de toute composante administrative. Ce serait même l’unique solution à leurs yeux, pour réorganiser la profession piscicole et éradiquer tous les problèmes qu’ils disent rencontrer dans l’exercice de leur métier. Quant au pauvre consommateur, il ne tient pas à être mêlé à toutes ces histoires de leadership, dont il continue à payer les conséquences par la cherté du poisson, en dépit de tous les satisfecit affichés officiellement.

source: voix-l’oranie

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