La lutte contre l’émigration clandestine

zodiacLes jeunes Témouchentois, victimes de l’émigration clandestine, autrement dit «la Harga», se sont constitués en association dénommée «Awkifou El-Intihar» (Arrêtez le suicide) et ont déposé leur dossier d’agrément, depuis lundi dernier, au niveau de la DRAG de la wilaya d’Aïn Témouchent. C’est du moins ce qui est rapporté par son président, M. Moulfi Djamel-Eddine, selon lequel l’objectif principal de cette association à caractère humanitaire est de permettre la réinsertion rapide dans la société, de ces jeunes infortunés, en les aidant à trouver un emploi ou à créer leur propre entreprise, dans le but de réaliser leur rêve en Algérie et précisément à Aïn Témouchent et non plus de l’autre côté de la Méditerranée.
En tous cas, la volonté est nette chez les 25 fondateurs de cette association de laquelle se sont déjà rapprochés pas moins de 129 jeunes victimes de la «Harga», pour être enregistrés. Selon notre interlocuteur, «la direction de l’Action sociale (DAS) nous a beaucoup aidés par ses conseils et ses orientations. Le fait de voir activer une association est un message direct pour les pouvoirs publics. Le filet social n’est pas une solution, car certains jeunes ont des qualifications à prouver et tiennent à être productifs et par-là même contribuer au développement de leur région.» Très dynamique, le président de cette association a déjà mis le train de la réinsertion en marche. Trois lettres ont été adressées, le 17 mars courant, respectivement aux ministères de la Solidarité nationale, du Travail et de la Protection sociale, ainsi qu’au wali de la wilaya d’Aïn Témouchent, si l’on se réfère aux copies des accusés de réception remises à la VO. Dans ces correspondances se dessine un appel aux banques publiques, en vue de tendre la main aux jeunes porteurs de projets d’investissements, déposés au niveau des structures de l’ANSEJ, de la CNAC et de l’ANGEM.
Parmi ces ex-Harraga, l’on découvre deux catégories. Ceux qui ont échoué dans leur tentative de gagner les côtes ibériques et ceux qui n’ont pas voulu y rester, au risque de perdre leur âme ou leur dignité, et auront préféré retourner au bled avec les honneurs. Le plus important est de constater que ces derniers se sont aperçus que leur aventure équivalait à un suicide et c’est ce qui les incite à persuader les autres jeunes à effacer de leur esprit ce rêve suicidaire. Ainsi, dès l’obtention de l’agrément demandé par cette association, les familles et proches parents pourront s’adresser à une oreille attentive, pour les aider à dissuader leur progéniture à tenter une aventure qui s’est avérée en tous points,… sans lendemain.

Source : Voix-Oranie

1 réflexion sur « La lutte contre l’émigration clandestine »

  1. Je salue cette initiative et je souhaite à ces jeunes tout le courage et la volonté nécessaires pour mener à bien ce projet né d’une intention qui me semble très noble et j’espère de tout cœur qu’ils seront sincères dans leur démarche.

    Rien que le fait d’entendre parler de ce phénomène me déchire le cœur en mille morceaux, mais la question qui mérite d’être posée et que sans doute beaucoup de responsables évitent d’y répondre (même si la réponse est connue par tous) est : qu’est ce qui pousse ces jeunes hommes et ces jeunes filles à « fuir » un tel pays au risque de leurs vies ? Ce pays très riche et cette terre si généreuse qui a tellement pleuré ses enfants qu’il ne reste plus d’eau dans ces rivières. Pourquoi ces jeunes quittent un pays qui flotte sur un océan d’or noir qui se vend actuellement à plus de 110 $ le baril ?

    Encore une fois bravo pour ces jeunes et que Dieu vous garde et vous aide.

    Salutation d’un témouchentois qui vous aime.

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