La rentrée scolaire s’annonce difficile

Jusqu’en 2006, le secteur de l’éducation, dans la wilaya d’Aïn Témouchent, a vécu sur ses lauriers. Des infrastructures pédagogiques largement suffisantes, une pléthore d’enseignants, des cantines un peu partout, un transport scolaire jugé satisfaisant, des équipements neufs et cerise sur le gâteau: des taux de réussite aux examens parmi les meilleurs du pays. La cause de cet état de grâce, il faut aller la chercher dans le «boum» de la reconstruction des zones sinistrées et les sommes faramineuses consacrées à la réhabilitation des écoles au lendemain du séisme de 1999. Lesquels investissements ont boosté le secteur de l’éducation qui, hélas, commence à ressentir les effets pervers de cette euphorie passagère.
Il faut croire, en effet, que le «luxe» matériel a bridé la faculté prospective des responsables du monde scolaire. Autrement dit, leur capacité d’anticipation. Tout un chacun, au sein de l’hémicycle de l’APW, a dû s’en rendre compte lors des débats qui ont suivi la présentation du rapport par la commission chargée de l’éducation. La gestion du secteur a souffert d’imprévoyance. A preuve, le manque flagrant d’infrastructures pédagogiques dans beaucoup de circonscriptions caractérisées par une forte densité de population, et ce, dans l’ensemble des paliers, particulièrement au niveau du moyen où les effectifs attendus, soit 10 792 élèves issus du cycle primaire, vont chambouler la situation. A l’image du CEM Marchand contraint d’élire domicile au lycée Cheïkh El-Bachir El-Ibrahimi d’Aïn Témouchent pour loger 6 classes. Même problème aux CEM Mazâache (- 4 classes), Belouadi Fatima (- 4 classes), Ahmed Miraoui (- 4 classes), Aïn El-Arba (- 5 classes), El-Malah (- 6 classes), Béni Saf (- 6 classes)… etc.
L’enseignement moyen compte actuellement 24 425 élèves, celui du primaire 40 836 élèves. Les classes préparatoires ont accueilli en 2007/2008, 1 080 enfants. Pour la rentrée scolaire 2008-2009, les établissements scolaires devant ouvrir sont répartis comme suit: les 1er et 2ème paliers seront renforcés d’une seule école primaire de type B implantée à Aïn Témouchent. Entièrement achevée, il ne reste que les logements d’accompagnement dont le taux de réalisation est estimé à 45%. Dans le cycle du moyen, 4 collèges sont programmés dans les communes où la pression à ce niveau scolaire appelle nécessairement à la mise en place de structures pédagogiques complémentaires. Comme à Oulhaça, Béni Khaled, Sidi Safi et Terga où les taux d’avancement sont respectivement de 85%, 65%, 70% et 55%. A Sidi Safi, dans la daïra de Béni Saf, la construction du CEM a été rendue difficile en raison de la nature rocheuse du terrain. Un obstacle qui a généré une perte de temps et des surcoûts. Le développement des activités physiques et sportives n’est pas en reste puisque plusieurs salles d’entraînement ouvriront également leurs portes au mois de septembre prochain. Aux CEM Hassasna et de Oued Berkèche, dans les lycées de Sidi Ben Adda, Aïn Tolba, Hassi El-Ghella, Béni Saf (Ibn Haïtem) et Hammam Bouhadjar.
En matière d’encadrement, près d’une cinquantaine de postes reste à pourvoir dans les trois cycles. La direction de l’Education aurait demandé l’ouverture de 100 postes tout en n’écartant pas la possibilité de faire appel aux candidats du pré-emploi.
Au cours de leur séance plénière de juillet dernier, les élus de l’APW ont émis une série de recommandations et propositions visant à améliorer le fonctionnement du secteur. Parmi les vœux formulés, l’on notera la nécessité d’achever les programmes de construction avant la rentrée scolaire et d’assurer le transport aux enfants scolarisés des douars, fermes et villages enclavés, de doter les bibliothèques de livres en rapport avec les nouveaux programmes, de veiller à l’entretien des écoles, de renouveler les équipements des cantines scolaires et, enfin, de procéder aux grosses réparations dans certains établissements comme le CEM Emir Khaled de Béni Saf ou l’école du douar Hadjaïra.

Source : Echo-Oran

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *