Le nombre de personnes atteintes par la tuberculose dans est passé dans la wilaya de Ain Témouchent de 102 en 2000 à 187 cas en 2009. C’est ce qu’a révélé la journée d’études organisée à l’hôpital Dr Benzerdjeb, à l’occasion de la Journée mondiale contre la tuberculose célébrée, le 24 mars de chaque année. Le bilan en hausse appelle plusieurs considérations liées les unes aux conditions sociales, les autres aux modes de traitement préconisés par les spécialistes, sachant que l’apparition de souches de plus en plus résistantes complique la prise en charge. D’où, l’utilité des enquêtes épidémiologiques régulières, que les différents centres hospitaliers et les unités de contrôle de la tuberculose et des maladies respiratoires (UCTMR), ouverte à Aïn Témouchent, Béni Saf, Hammam Bou-Hadjar et El-Malah, effectuent. Les analyses périodiques ont en effet mis en exergue l’impact de l’insalubrité urbaine et la pauvreté sur l’évolution de la tuberculose. Le manque d’hygiène, la malnutrition et la promiscuité favorisent la propagation du bacille de Koch, vecteur principal de cette pathologie à déclaration obligatoire.
La prévention au niveau des foyers à risque n’a pas empêché la survenue de cas, où l’hospitalisation s’est avérée nécessaire car le traitement ambulatoire comportait des dangers. D’autant plus que les médicaments et les vaccins peuvent subir des ruptures de stock même si la prise en charge est gratuite. Les pneumologues insistent sur le respect des règles d’hygiène, qui doivent accompagner le traitement des malades et certains vont jusqu’à imputer la montée de la tuberculose à la libre circulation des personnes contaminées pour la simple raison que ces cas étaient auparavant mis en quarantaine.
Les lieux publics, comme le café, ou de rassemblement, tels que l’école, constituent des sources de contagion, voire même certaines mosquées, où la fontaine fraîche n’est pas pourvue de gobelets jetables. Les mesures de précaution œuvrent dans le sens d’une meilleure maîtrise du phénomène de transmission de la maladie. Les médecins, relevant des UCTMR de la wilaya, procèdent régulièrement à des contrôles à travers les campagnes de dépistage en milieu rural et dans les quartiers populeux. Cette démarche salutaire a permis de limiter, autant que faire se peut, la croissance de la maladie. Mais, il incombe finalement à tous les partenaires impliqués dans la politique de sauvegarde de l’environnement de jouer le rôle attendu d’eux.
La direction du Commerce, les services d’Hygiène, les UDS (unités de dépistage et de suivi), les APC, les associations citoyennes, etc. doivent conjuguer leurs efforts pour prévenir l’apparition de maladies contagieuses aussi pernicieuses que la tuberculose.
Source : Echo-Oran