Les quelque 300 entreprises du BTPH, chargées de projets de construction pour différents secteurs dans la wilaya d’Ain Témouchent, s’élèvent contre les retards de livraison de leurs quotas de ciment, au moment où leurs camions se présentent à la cimenterie de Béni-Saf pour les enlever.Selon nos interlocuteurs, leurs chantiers pourraient avancer à une cadence plus rapide, si ce genre d’entraves n’existait pas. Malheureusement, c’est la seule usine à produire du ciment dans la région et les entreprises locales ont bien du mal à rivaliser avec les nombreuses entreprises venant d’autres wilayas pour s’approvisionner en ciment. Matériau essentiel très demandé à l’orée de la période estivale, autrement dit, une saison durant laquelle tout le monde se prépare à relancer les chantiers, histoire de rattraper les retards accumulés durant la longue période des intempéries.
Retards pour lesquels les entreprises sont talonnées par les maîtres d’ouvrage et menacées de payer des pénalités de retard pour les plus chanceuses et de résiliation des marchés pour les cas les plus désespérés. Selon nos interlocuteurs, pour avoir droit à un voyage de ciment, il faut patienter près d’un mois, après avoir passé commande et encore il faut garer son camion plus de 3 jours durant dans la longue file d’attente, pour espérer avoir droit à son chargement. Tous ces désagréments obligent certaines entreprises à acheter du ciment au noir, pour ne pas retarder voire arrêter leurs chantiers, à des prix variant entre 400 et 450Da le sac, alors que l’usine le leur facture à 300Da. C’est dire si les spéculateurs ont encore de beaux jours devant eux avec la complicité de pseudo possesseurs de projets.
C’est pour dénoncer tous ces désagréments que les responsables des entreprises s’estimant lésés par une situation qui les dépasse, se sont présentés à la wilaya de Aïn Témouchent, pour être reçus en audience. Reçus pendant plus d’une heure par le SG de la wilaya, ils ont reçu la confirmation de l’ouverture d’un bureau au niveau de l’administration de la wilaya dont le responsable sera chargé de programmer pour toutes les entreprises contractées les quantités de ciment nécessitées par leurs projets. L’objectif de cette mesure étant que ces entreprises ne devraient plus se plaindre de la crise du ciment et terminer les projets confiés dans les délais impartis. Cette mesure qui a été saluée à sa juste valeur, sera jugée à l’aune de ses répercussions sur le terrain et sur les délais impartis à chacun des projets en souffrance. Rappelons que le secteur du BTPH a créé à ce jour quelque 150.000 emplois à travers la wilaya d’Aïn Témouchent.
Source : Voix-Oranie