Le schéma directeur du développement de la pêche en Algérie fait figurer Béni-Saf au rang de région pilote de gestion intégrée de la pêche et de l’aquaculture (GIPA), sur un littoral allant de Oulhaça jusqu’à Cap Falcon sur la côte oranaise. La direction de la Pêche et des Ressources halieutiques de la wilaya d’Aïn Témouchent a organisé, hier dimanche, une journée d’étude sur l’application du schéma directeur lié au développement des activités de la pêche et de l’aquaculture à l’échelle nationale jusqu’à l’horizon 2025. Cette rencontre s’est déroulée à la bibliothèque de la ville, en présence des autorités de la wilaya, des investisseurs potentiels, des délégués de la Chambre de la pêche et professionnels de l’environnement piscicole. Dans son allocution d’ouverture, le wali, Med Bouderbali, a situé l’importance du secteur et la contribution attendue de son développement global qui doit aller de concert avec celui durable de la wilaya. Il a appelé tous les secteurs à s’impliquer davantage pour sa réussite. Prenant la parole à son tour, le délégué du ministère de tutelle, M. Rabhi Khaled, a exposé le schéma directeur approuvé par le Conseil du gouvernement. Selon lui, ce schéma vise l’exploitation rationnelle des potentialités, la réhabilitation moderne des ports de pêche et leurs infrastructures, la relance de la pêche artisanale et le développement de l’aquaculture.
La côte algérienne sera organisée en 7 régions destinées à la gestion intégrée de la pêche et de l’aquaculture (GIPA), implantées dans les 14 wilayas côtières, alors que la côte de Béni-Saf a été promue à elle seule, région GIPA. En aquaculture, 53 régions sont délimitées, dont deux pour une partie de l’Ouest, la première étant celle de Oulhaça jouxtant l’Oued Tafna et la seconde allant de Terga à Cap Falcon, sur la corniche oranaise. Par ailleurs, le schéma en question s’étale sur plusieurs phases réalisation durant la période allant de 2005 à 2010, dans le cadre du renforcement du programme de relance économique (PSRE). L’objectif reste de développer les capacités productives halieutiques et celles de l’aquaculture. Pour ce dernier volet, 286 sites sont mis à l’étude à l’échelle nationale, dont une centaine en milieu marin et le reste réparti entre les élevages en eaux douces jusqu’au Sahara. Quant à la seconde période allant de 2010 à 2015, elle sera consacrée à l’évaluation des résultats obtenus. Puis à partir de 2016 jusqu’à 2020, se feront les analyses des objectifs assignés, avant de s’ouvrir à l’ère du renouvellement des flottilles de pêche. Sur le plan économique, la commercialisation des fruits de mer et des produits de l’aquaculture nécessite la réalisation de 47 marchés en gros. Chaque port sera équipé d’un marché de ce type à l’horizon 2010 et 18 aires de stockage seront équipées de chaînes de froid, auxquelles s’ajouteront les réalisations de conserveries et d’un chantier de réparation et de construction navale.
Comme à l’horizon 2025, les 39 ports risquent de s’avérer insuffisants, il est question de projeter la construction de 6 nouveaux ports de pêche, dont les sites sont localisés respectivement à Sidi Ouchaâ (Tlemcen), Bousfer (Oran), Cap Djinet (Boumerdès), El-Kala (Tarf), Béjaïa et Annaba. Sur le plan financier aidant à la concrétisation de ce schéma, 308,2 milliards de dinars restent à mobiliser, dont 37,6 milliards de dinars, soit 12,2% qui constitueront la part de l’Etat pour réaliser les structures de base. Quant aux 87,8% restants, ils seraient laissés à la charge des investisseurs privés. S’agissant des ressources humaines nécessitées dans le même sillage, les effectifs avoisineront les 52.400 personnes (tous métiers confondus). En matière de production, on vise 53.089 tonnes issues annuellement de l’aquaculture et 221.000 tonnes provenant de diverses variétés de poissons halieutiques. Pour rappel, en 2005, la production piscicole nationale atteignait les 139.500 tonnes.
Par ailleurs, en marge de cette journée consacrée à l’application du schéma directeur, plusieurs communications étaient attendues, pour être animées par les délégués des secteurs respectifs de l’Environnement, des Travaux Publics, du Tourisme, de l’Agriculture, des Domaines et des gardes-côtes.
Source : Voix-Oranie