Bizarre intitulé, n’est-ce pas ? Eh bien, il ne faut pas s’en étonner. Tout comme il existe des commerces des «quatre saisons», une nouvelle race de commerçants vient d’inventer le commerce tous terrains. La pratique consiste à vendre n’importe quoi, n’importe où et n’importe comment. Le phénomène était circonscrit à quelques endroits, mais il a tendance aujourd’hui à se généraliser pour atteindre les points névralgiques de la cité. La presse s’est emparée du sujet à maintes reprises pour signaler l’incommensurable désordre qui règne sur la voie publique par la faute de commerçants pris d’une frénésie hégémonique et dépourvus de tout civisme. Aïn Témouchent est en passe de devenir un immense bazar à ciel ouvert. Et pour cause, de plus en plus de ruelles sont littéralement squattées par une cohorte de commerçants occasionnels ou possédant devanture.
Quand ce n’est pas le trottoir qui est carrément envahi, obligeant de ce fait les piétons à se rabattre sur la chaussée avec tous les risques que cela comporte, c’est la chaussée elle-même qui est transformée en terrasse par certains propriétaires de magasin qui ne se gênent pas pour y placer soit un banc soit une chaise ou encore leur marchandise, empêchant ainsi tout stationnement susceptible de bloquer la vue de leur commerce. Récemment, nous avons assisté à une altercation entre un automobiliste qui voulait se garer et un chenapan installé en plein milieu de la chaussée face à la boutique familiale. Ces situations fréquentes, source de conflits, ne semblent pas déranger outre mesure les gardiens de l’ordre. Dernièrement encore, nous avons surpris des policiers en scooter en train de verbaliser des automobilistes mal garés, tenez-vous bien, du côté d’un trottoir utilisé d’autorité par les commerçants riverains… Allez savoir pourquoi ces indus occupants sont épargnés. La rue Pasteur, le boulevard de la Révolution, la rue Marni Sandid Fatna et bien d’autres offrent des exemples édifiants quant à la manière dont est géré l’espace urbain.
Un nouveau concept a fait son entrée ces derniers temps. Il s’agit de «l’amélioration urbaine». Grand bien nous fasse dès lors que les décideurs locaux s’attellent à nous rendre plus supportables nos relations avec l’environnement. Et si la restitution de la chaussée et des trottoirs aux usagers s’intègre dans cette optique, il y a lieu évidemment de s’en réjouir. De la même façon qu’une délocalisation du parc de stationnement des engins lourds et camions de transport situé face au nouvel INSFP de la route de Chaâbat El Leham s’impose dans le cadre de l’amélioration urbaine. Une politique de l’environnement ne peut s’accommoder de tels paradoxes, c’est pour cela qu’il urge d’éliminer les causes à l’origine du «malaise urbain», entre autres le commerce sauvage, la circulation des camions et motos, l’insalubrité, la délinquance etc.
Source: Echo-Oran