Si la wilaya d’Aïn Témouchent a été largement nantie en logements sociaux locatifs depuis l’année 1999, suite au séisme qui avait touché cette région, la distribution et la gestion de ce parc immobilier ont contribué à doter les citoyens d’une expérience riche en enseignements qui pourraient être reconduits pour d’autres wilayas. C’est du moins l’avis des pos-tulants, pour qui le décret mi-nistériel N°7/SPM du 21-02-98, fixant les critères et le barème de cotation, et donnant droit à l’accès au logement social locatif, est loin d’être parfait et demande à être sérieusement amendé. Partant du constat que toutes les distributions de ce type de logements, effectuées à travers la wilaya d’Aïn Témouchent, n’ont pas connu autant d’incidents que ceux déjà enregistrés dans d’autres circonscriptions, les postulants ajournés ont formulé néanmoins des recours pour contester leur mise à l’écart.
C’est ainsi qu’à l’issue de l’affichage de la liste d’attribution de 200 logements sociaux, sis à la ville nouvelle Akid Othmane d’Ain Témouchent, les services compétents ont enregistré pas moins de… 600 recours, soit 3 recours par logement. Mais, peu importe qu’ils soient fondés on non, ils ont le mérite de remettre en cause certains critères d’attribution. En premier lieu, ils demandent la révision de la définition du postulant au logement social locatif. Une définition qu’il faudra réactualiser, selon eux, en tenant compte de la dégradation du pouvoir d’achat face à la cherté de la vie et par-là même celle des matériaux de construction. Aussi estiment-ils légitime d’élever à 20.000 Da le plafond du salaire donnant droit à cette catégorie, lui qui est toujours maintenu à 12.000Da. En second lieu, beaucoup de postulants mariés n’admettent pas que soit attribué le tiers du quota aux postulants ayant moins de 35 ans d’âge, dixit article 4 du décret 98-42. Ceci d’autant plus qu’il s’est avéré que certains d’entre eux se sont dépêchés de sous-louer leurs logements à leurs proches ou pour d’autres raisons socioéconomiques, qui les conduisent à se complaire dans le célibat, dans une garçonnière, sans aucune contrainte sociale et/ou familiale.
S’agissant du barème de cotation, en troisième lieu, il favoriserait semble-t-il, les postulants sans aucun revenu mensuel nettement déclaré, en leur accordant d’avance 95 points pour un salaire situé en 0 et 2.000 Da et 20 points seulement pour la fourchette allant de 10.001 à 12.000 Da. Autant dire que les conséquences néfastes engendrées par cette sélection, retombent fatalement sur l’OPGI qui se retrouve à gérer et à son corps défendant «toutes les misères du monde» en plus de l’entretien et le recouvrement aléatoire des loyers, que ces milliers de pseudo locataires ne peuvent honorer ni encore moins s’acquitter des charges locatives, pour la simple raison qu’ils sont catalogués sans ressources financières et sans emplois. Mieux, à y regarder de plus près, bon nombre d’entre eux seraient issus de l’exode rural et se refusent à regagner leurs douars d’origine, leur préférant et de loin une vie miséreuse en milieu urbain. Pourtant, au lieu de pallier à ce dysfonctionnement, le même barème n’accorde pas de cotation suffisante à l’ancienneté de résidence dans la commune, ni encore moins à la catégorie des personnes handicapées. Tous ces griefs méritent donc d’être étudiés et conduire à une révision rigoureuse de ce fameux décret, lequel est déjà taxé d’obsolescence et que ses initiateurs feraient bien d’adapter aux circonstances économiques et sociales, au même titre que les lois de finances et autres décrets qui ne manquent pas de les générer.
Source: Voix-Oranie