C’est deux jours durant, que s’est tenue une importante rencontre, au niveau du nouvel établissement hospitalier Benzerdjeb, qui outre l’association des pharmaciens de la wilaya, qui a été l’initiatrice, les représentants du FOREM, (Fondation nationale pour la promotion de la santé, du développement de la recherche), des spécialistes en matière de lutte contre la toxicomanie, des cadres de la gendarmerie et de la police, de différentes associations de la société civile, des imams, et de nombreux invités, étaient présents, pour débattre lors de ces journées des 20 et 21 juillet, du dispositif de défense, contre les effets de ce fléau, qui ne cesse de prendre l’ampleur, au niveau de cette wilaya d’Aïn Témouchent.
Ces journées, ont été rehaussées, par la présence de M. le wali, et des autorités civiles et militaires, qui ont permis au premier responsable de la wilaya, de procéder à l’ouverture des travaux de ce rendez-vous, qui sera consacré entièrement, aux moyens à mettre en oeuvre, pour faire face à ce qui est considéré aujourd’hui, comme « l’ennemi » de la société, que cette drogue, sous toutes ses formes. La première journée, a vu un défilé de communications à la seconde, l’installation d’ateliers, pour mieux cerner cette «gangrène,» dans la méthode de travail, et tous les moyens préventifs, devant l’engouement d’une jeunesse, attirée par les effets des différentes drogues, présentes sur le marché. Après l’intervention, des représentants des corps de la gendarmerie et de la police, ont mis en relief, le danger de ce fléau, avec chiffres à l’appui et statistiques, qui ont fait ressortir une inquiétante progression, parmi ce monde de consommateurs, qui en majorité sont des jeunes, des deux sexes. Ce fut par la suite, au tour du professeur Khiati, un éminent spécialiste, et un fervent partisan de la lutte contre la toxicomanie, et dont la renommée a dépassé les frontières, de passer en revue les actions entreprises, par la fondation qu’il dirige, qu’est le FOREM, et qui aujourd’hui, est plus que mobilisée, aux quatre coins du pays, pour agir avec la société civile, dans le cadre de cette lutte, qui demeure plus que d’actualité, et ce, d’une façon permanente, et sans relâche.
Le professeur Khiati, indiquera clairement : « nous sommes à côté d’un pays, qui reste le plus grand producteur au monde de cannabis, qui est bien sûr le Maroc, et que là, c’est un secret pour personne, du fait de cette réalité, avec une superficie qui avoisinerait aujourd’hui, plus de 3000 hectares « comme l’a déclaré en substance le professeur. Ce dernier, au cours d’un point de presse, nous apprendra que 45% des lycéens de la wilaya d’Alger, consomment de la drogue. Des statistiques, fournies par la gendarmerie nationale le prouvent. Les différentes cités universitaires de filles, n’échappent pas aussi, aux dangers de la drogue, puisqu’une étude réalisée en 2003, a révélé que 13% sont consommatrices.
Pour le professeur Khiati, c’est un schéma en trois points qu’il résume, devant ce qui est en train d’attirer les jeunes, à être consommateurs, avec en premier un cerveau, qui se veut «tranquille» devant les problèmes, mais qui en fait, est en train de fondre comme la cire d’une bougie qui brûle, en attaquant tous les autres organes, que sont le coeur, le foie, etc… En second lieu, la tension des problèmes sociaux, avec 15 000 cas, présentés devant les juridictions de consommateurs, dont l’âge ne dépasse guère les 16/18 ans, et 16 parmi eux, ont été impliqués dans des crimes de sang en 2007. 90% de tous ces délits, sont en relation directe avec la drogue. En troisième position, c’est le blanchiment d’argent, qui provoque la fracture sociale. Devant ce constat, qui provoque parfois cette frénésie, à ne pas reculer devant le gain facile. Notre interlocuteur reviendra, sur le rôle de l’office national de la lutte contre la drogue, et la toxicomanie, qui était chapeautée par le premier ministère, et qui maintenant est sous la coupe du ministère de la justice, associé à 14 départements ministériels. Mais son efficacité, est loin de répondre aux résultats escomptés, car rattaché au premier ministère, la marge de manoeuvre de l’office, sera plus performante dans ses actions. Pour M. Khiati, le toxicomane n’a pas besoin d’un lit, mais d’un remède psychologique, d’une cellule d’écoute, et à l’extrême limite, pour les drogues fortes, ce sont des maisons thérapeutiques, qui doivent les accueillir. Il abondera, en déclarant que la propagation de ce fléau, trouve sa source à nos frontières de l’ouest.
L’Algérie devra saisir les Nations Unies, en présentant un dossier, pour être sujet à débat, du moment que l’Union Européenne, a même invité le Maroc, à abandonner la culture du Cannabis, pour recevoir en contre partie, une aide financière, de manière à cesser d’être, ce pourvoyeur de poisons. Durant ces deux jours, ce qui reste attendu, c’est la mobilisation, la sensibilisation, de la part de toutes les parties, qui seront prenantes, dans le cadre de cette lutte, avec les associations de la société civile, les imams, et le rôle des mosquées, sans oublier bien sûr, les corps de gendarmerie, de police, et des douanes, dont la vigilance est constante et permanente, devant les multiples saisies, qui prouvent tout simplement, toute la mobilisation nécessaire, face aux narcotrafiquants de tous bords.
Source : Ouest-Tribune