Les instruments d’urbanisme nécessitent-ils une redéfinition qu’il faut impérativement débattre et focaliser la réflexion en rapport avec les changements climatiques qui se caractérisent par des événements douloureux tels que les inondations et autres cataclysmes ? Une grande interrogation nécessitant plus d’une réponse et concerne outre l’autorité de l’urbanisme et construction, mais également les départements chargés de l’agriculture, l’hydraulique, les travaux publics et équipements et logements. Certains commentateurs s’autorisent à s’intéresser, pourquoi pose-t-on cette question maintenant ?
En vérité, mieux vaut tard que jamais car depuis les événements fâcheux de Bab El-Oued tout particulièrement, l’on s’aperçoit qu’aucune ville de l’Algérie n’est à l’abri de désastres que peuvent causer des inondations, dues à de fortes précipitations de rares intensités enregistrées tous les 100 à 200 ans. A Aïn Témouchent, les crues du lundi 29 ramadhan ont duré moins d’une heure mais se sont abattues avec rage et se sont traduites par de lourdes pertes causées aux biens meubles et immeubles, aux routes, aux terres agricoles, aux cheptels et aux vies humaines. Les signaux d’alarme s’affichent déjà, les cotes rouges sont atteintes, voire dépassées au niveau des instruments de mesure et d’appareils de jaugeage et les retombées néfastes sur l’ensemble des activités ne sont point à montrer. Les experts des phénomènes naturels en mutation perpétuelle prédisent que des contrées tout entières seront inondées à cause de l’élévation des niveaux des mers et des lacs, due au réchauffement de la planète induit par les émissions de gaz à effet de serre.
Aïn Témouchent célébrera la journée mondiale sur l’alimentation en rapport avec les changements climatiques le mercredi 15 octobre à la maison de la culture. Plusieurs responsables de secteurs économiques et du BTPH sont conviés pour participer aux débats. L’eau sera également au coeur des débats et ses effets dévastateurs d’une manière particulière. Quelles sont les nouvelles mesures à prendre en urbanisme quand on veut construire dans une zone traversée par un oued, en tenant compte des changements climatiques ? Les textes d’urbanisme relatifs aux distances qui séparent les limites des oueds, du plan d’eau de la mer à celles où doivent commencer les constructions sont à revoir indubitablement.
D’ores et déjà il faut revisiter l’ensemble des schémas d’aménagement et des instruments d’urbanisme tombant dans le cadre règlementaire de ces textes. Faut-il reculer ou élever les limites des constructions ? Combien de mètres faut-il prendre ? Et qui doit statuer sur ça ? Les oueds concernent le ministère des Ressources en eau, la mer relève des Travaux publics et autres. Tous ont des particularités communes et distinctes. Il faut qu’ils accordent leurs violons dans les parties communes et que les textes règlementaires proposés par l’un d’eux ne soient pas en contradiction avec ceux élaborés par les autres départements. Aujourd’hui même en respectant la règlementation en vigueur l’on doit prendre beaucoup de retenue et de réserve avant de se prononcer. Il y va de l’intérêt de tous quand on étend la concertation sur ces sujets.
Source : Quotidien-Oran