Les bouchers, vendeurs de poulets et autres magasins de surgelés offrent, après la fête de l’aïd el-adha, de nouveaux services aux clients, ceux liés à la découpe du mouton. Cette occasion n’est pas seulement un rituel. C’est aussi une aubaine pour ces commerçants reconvertis qui en profitent pour offrir de nouvelles prestations à des prix coûteux. Dès l’après-midi du premier jour de l’aïd el-kébir, de longues files d’attente sont relevées devant ces commerces qui ne se consacrent, en pareille fête, qu’à ces tâches conjoncturelles. De peur de massacrer la carcasse de leur mouton, certains citoyens préfèrent recourir au savoir-faire de ces professionnels de la découpe.
Après l’immolation du mouton durant la matinée, que certains payent entre 1.000 et 1.400 dinars, les citoyens recherchent, dès 14 heures, ces spécialistes occasionnels de la découpe, sans pour autant laisser les carcasses «refroidir », au lendemain pour faciliter leur travail. Un barème de prix leur est proposé selon leurs besoins. Outre la découpe normale fixée entre 600 et 800 dinars, selon l’endroit, des «options» sont de mise. Ainsi, la viande est hachée à 100 dinars le «gigot», et la tête et les pattes sont dépecées à partir de 200 dinars. Ces tarifs ne font nullement dissuader les clients. Bien au contraire, ils se dépêchent pour être les premiers servis. Encouragés, les bouchers et autres se mobilisent pour la circonstance pour répondre au mieux à la demande et exploiter cette activité commerciale florissante. Leur travail s’adapte aux exigences. Voilà à peine quelques années, les bouchers prenaient des vacances juste avant l’aïd el-adha. A présent, ce n’est qu’à partir du troisième jour de la fête qu’ils peuvent se reposer. La demande qui ne cesse de s’accroître, a fini par intéresser les plus réticents. Pour certains, cette mission rapporte bien plus que l’activité normale, affirme l’un d’eux. Les nombreux clients apportent les carcasses de leur mouton chez ces commerçants pour la découper en morceaux selon les différents plats à cuire durant l’aïd. Une bonne partie de la viande sera congelée.
La découpe ne dure que dix à quinze minutes. «Je préfère recourir aux services du boucher. C’est un professionnel qui me fait économiser la viande», déclare un client. Un autre signale qu’en l’absence de matériels et d’équipements adéquats, il se dirige vers ces magasins pour découper son mouton. Ces derniers maîtrisent leur travail. «Le boucher sait répondre aux attentes de sa clientèle et valorise les viandes en fonction de leurs qualités et de leurs pièces de coupe», poursuit un troisième client. Selon lui, ce professionnel maîtrise «les méthodes de présentation et les parties à découper ».
L’aïd el-adha devient ainsi une source financière en plus pour des bouchers et leurs apprentis. «Le temps où nos parents faisaient tout le travail lié au sacrifice est révolu», ajoute un autre client impatient d’admirer comment le boucher découpe avec aisance les morceaux de viande et les désosse selon la volonté de ses clients. Ces nouveaux rituels se poursuivent en ce premier jour, jusqu’à une heure tardive de la nuit. Le lendemain, deuxième jour de l’aïd eladha, le même cérémonial reprend de plus belle, dès sept heures du matin. Il s’achèvera à 22 heures pour certains retardataires, constate-t-on.
Source : Echo-Oran