Peu d’engouement est affiché pour l’insémination artificielle dans la production laitière à Aïn Temouchent, a-t-on relevé hier lors d’une séance de travail consacrée au développement de la filière dans la wilaya.«Seulement sept (07) éleveurs sur les 1.500 que compte la wilaya recourent à cette technique» pour le développement de la production laitière, a regretté le Directeur des services agricoles (DSA). Cette contribution «insignifiante» au programme tracé par le ministère de tutelle (MADR) «doit être revue au regard de l’importance de la filière dans la wilaya qui compte 9.350 vaches laitières, dont 3.500 classées bovins laitiers modernes (BLM) appartenant à 185 éleveurs participant au programme de collecte de lait cru, a-t-il affirmé.
Le DSA a également signalé que la wilaya compte deux pépinières de génisses, la première avec un effectif de 190 génisses à El Malah et la seconde nouvellement agréée à Béni-Saf et totalisant 13 génisses. La wilaya d’Aïn Temouchent accuse un «retard» en matière d’insémination artificielle, a concédé, pour sa part, le coordinateur régional du Centre national d’insémination artificielle et d’amélioration génétique (CNIAD), M. Miloudi. Introduite en Algérie, en 1989, la wilaya d’Aïn Temouchent ne l’a adoptée qu’en 2006, a-t-il rappelé. Après avoir expliqué les procédures exigées pour l’accès au soutien accordé par l’Etat à ce domaine, il a mis l’accent sur la participation des éleveurs aux cycles de formation organisés par le CNIAD.
Cette rencontre, qui a regroupé les présidents de la Chambre d’agriculture et de l’association des éleveurs de la wilaya, ainsi que les responsables de la BADR et de la CRMA et les subdivisionnaires de l’agriculture, a été consacrée, également, aux voies et moyens à mobiliser pour l’aménagement et la récupération des 26 étables inexploitées de la wilaya. Cela, parallèlement au renforcement du circuit de collecte de lait cru. Selon le DSA, sur une production de 19 millions de lait en 2009, il n’a été récupéré, par les dix (10) collecteurs agréés, que 7,3 millions de litres, soit environ 38 % de la production. La quantité collectée en 2009 a même baissé par rapport à 2008 (8,04 millions de litres), a-t-il signalé.
La wilaya qui compte trois mini laiteries, livre sa production, également, à des transformateurs des wilayas de Tlemcen, d’Oran, de Blida et de Béjaïa. La filière lait a bénéficié, entre 2000 et 2009, d’un soutien de l’Etat dans le cadre du PNDA, de l’ordre de 480,717 millions de DA. Parmi les contraintes soulevées à cette occasion, il y a lieu de relever la «faible» rémunération du lait cru par les transformateurs de la wilaya (27 à 30 DA/litre), la concurrence de la poudre de lait importée subventionnée, le coût «élevé» de l’aliment concentré et «l’insuffisance» des superficies consacrées aux fourrages verts. Outre la tenue d’autres rencontres similaires pour lever ces difficultés, les participants ont mis l’accent sur l’intérêt pour les éleveurs de participer à la formation.
Source : Echo-Oran