La proposition de reconvertir pas moins de 2.500 hectares de vigne à cépage «déclassé» en vigne à cépage dit «noble», une proposition cernée, discutée et mise en route par les services de la D.S.A. d’Aïn Témouchent, trouvera-t-elle preneurs au moment où des viticulteurs poursuivent l’arrachage pur et simple du vignoble dont le parc arraché pourrait atteindre la superficie proposée à la reconversion ? Ceux qui ont procédé à l’arrachage des cépages «déclassés» (Merseguerra Cursaut) l’on fait à l’insu de l’autorité agricole et par leurs propres moyens car ils ont largement attendu les discours creux prononcés à plusieurs niveaux mais en vain. Tous sont revenus à la monoculture céréalière et aux espèces fourragères, notamment au niveau des plaines de Hammam Bou Hadjar, Sidi Boumediène, Chentouf, Aïn Témouchent, Aïn Tolba et Hassasna.
Ce paradoxe extrêmement dangereux révèle particulièrement que la stratégie que veut développer l’autorité agricole est dans un côté, et ce que mijotent les esprits des viticulteurs est dans un autre. On a l’impression que le fossé qui les sépare grandit de plus en plus et tout programme nouveau de développement de la viticulture paraît être voué à l’échec avant même son lancement effectif. La confiance a cédé la place à la suspicion et la méfiance.
Par ailleurs, les aides financières que veut consentir le ministère de l’Agriculture au profit des viticulteurs désirant opter pour la reconversion, sont conditionnées dès le départ. Les viticulteurs devraient, selon toute vraisemblance, signer des cahiers des charges dans lesquels il est mentionné que l’écoulement, la transformation et la commercialisation des produits viticoles et vinicoles sont à la charge exclusive des agriculteurs. Cette condition n’est point encourageante et laissent ces derniers indécis et démotivés à plus d’un titre. Toute la problématique de la viticulture dans la wilaya d’Aïn Témouchent est à discuter sérieusement. Et s’il y a une expérience à lancer, il vaut mieux que le ministère de l’Agriculture la fasse au niveau des fermes agricoles encore sous sa coupe. Le fellah suivra en cas de réussite et par ses propres moyens.
Source: Le Quotidien-Oran