Des dizaines de parents d’élèves prétendant à la prime scolaire de solidarité se sont présentés au siège de la daïra d’Aïn Témouchent, pour protester contre leur élimination de la liste des bénéficiaires, pour non-conformité aux critères d’attribution fixés par la réglementation, les chefs d’établissements scolaires rétorquant au contraire, qu’il s’agit d’un quota immuable fixé à 31.000 bénéficiaires. La polémique s’est donc enga-gée entre l’un des agents de la daïra et les protestataires, certains affaiblis physiquement, par un long mois de jeûne jalonné de privations diverses, et laminés économiquement par les dépenses occasionnées par les obligations de l’Aïd El-Fitr. Après avoir évité de justesse le pire, le fonctionnaire de la daïra a d’emblée fait porter le chapeau aux chefs d’établissements scolaires, qui selon lui «n’ont pas fait convenablement leur travail». Autrement dit, l’élimination des indus bénéficiaires devait se faire au niveau des établissements scolaires. «Mais allez donc expliquer à des parents d’élèves ignares et prêts à en découdre, qu’ils n’ont pas droit à cette prime, parce qu’ils ne répondent pas aux critères arrêtés par la réglementation», nous fait remarquer un directeur d’établissement courageux mais pas téméraire.
C’est ainsi que la plupart des indus bénéficiaires ont été prudemment orientés vers la daïra, non sans leur avoir prouvé la bonne foi du directeur de l’établissement par le biais de l’inscription de leurs enfants sur la liste des bénéficiaires que ce dernier a établie. Cela n’a pas empêché les services de la daïra d’éliminer les indus bénéficiaires, qui ne répondaient pas aux critères requis, notamment, un revenu global inférieur à 8.000Da/mois par famille, le statut d’orphelin ou de victime de la tragédie nationale ou de parents chômeurs.
Néanmoins, certains chefs d’établissements scolaires rétorquent avoir établi les listes de ces bénéficiaires, en application des instructions réglementaires, parmi eux, une directrice d’école primaire exerçant à Ain Témouchent et qui aurait constaté, que pas moins de 20 élèves bénéficiaires ont été rayés par les services de la daïra. Selon elle, «la daïra a dû surfer sur le principe du quota, qui a dû l’inciter à réduire le nombre de bénéficiaires par famille, et cela, sans relation aucune avec les fameux critères réglementaires.» En effet, selon la même source, le nombre arrêté des bénéficiaires resterait limité à 31.000 et n’aurait pas été revu à la hausse depuis plusieurs années, alors que le nombre des familles démunies ne cesse de progresser d’une année à une autre.
Par ailleurs, l’un des parents concernés n’a pas apprécié «le fait, que l’on puisse attribuer cette prime à l’un de mes deux enfants et qu’on la refuse au second…» Pour résoudre cette équation à plusieurs inconnues, les observateurs avertis suggèrent que les listes des bénéficiaires soient désormais arrêtées de concert entre les chefs d’établissements et les parents d’élèves qui ont l’avantage de connaître la situation sociale de leurs protégés. Restera quand même à franchir l’obstacle du quota à répartir entre les différents établissements, ce qui est loin d’être une sinécure.
Source : Voix-Oranie