Contrairement au ministre des Travaux Publics, M. Amar Ghoul, qui préfère le sable marin, quitte à aller le chercher au fond des mers, pour mener à bien son projet d’autoroute Est-Ouest, l’entreprise nationale des granulats (ENG), exploitant la carrière d’El-Malah, vante plutôt les mérites du bon vieux sable des carrières et la préservation de l’environnement côtier. C’est dans ce contexte que s’est tenue, mardi dernier et à l’initiative de l’ENG d’El-Malah, une journée de sensibilisation au niveau de la salle de l’APW d’Aïn Témouchent. Cette rencontre s’est déroulée en présence du SG de la wilaya, M. Kerri Azzeddine, des directeurs des différents secteurs et des chefs de daïras. Le côté technique était largement représenté par les CTC, les bureaux d’études et plus d’une centaine d’entreprises, en charge de projets sur le territoire de la wilaya.
Dans son allocution d’ouverture, M. Kerri a rendu hommage à l’ENG d’El-Malah, pour son initiative de produire le sable de concassage, un sable qui selon l’orateur, est appelé à remplacer désormais le sable marin tiré jusqu’à ce jour, de la sablière de la plage de Terga, condamnée à l’épuisement d’ici quelques années. Pour le moment, dit-il, l’ENG est la seule entreprise dans la région, qui offre cette option aux entreprises qui sont invitées ainsi à se reconvertir et à opter pour le sable des carrières. Cette option n’est pas due au hasard, selon lui, puisque les services techniques des CTC eux-mêmes sont unanimes à reconnaître la qualité de ce matériau. «Il s’agit d’un produit qui présente l’intérêt d’être disponible sur le marché, depuis la nuit des temps, et qui a fait ses preuves dans les chantiers de plusieurs wilayas de l’intérieur, le meilleur exemple étant celle de Tlemcen», a-t-il conclu.
Prenant la parole à son tour, M. Boubakar Amar, chef du Laboratoire de contrôle d’El-Khroub, sis dans la banlieue-sud de Constantine, a affirmé que les analyses du sable de concassage confirment que celui-ci est bien le meilleur, parce qu’il ne contient aucune impureté, que l’on retrouve en général dans le sable marin ou recueilli au fond des oueds. A ce titre, il peut donc être utilisé sans aucun problème, pour la construction de bâtiment et autres infrastructures. Pour sa part, M. Moulay Ali, directeur régional du CTC, a abondé dans le même sens, en confirmant que ce produit est bien meilleur et qu’il est déjà utilisé dans d’autres wilayas, avant d’asséner l’argument massue de son intervention, selon lequel un mortier (ou béton) dans lequel entre le sable de concassage, est une garantie contre les fissures. Un message clair, que comprendront aisément certaines entreprises, auxquelles il a été souvent reproché de livrer leurs projets avec des malfaçons. Intervenant en dernier, le directeur de l’ENG a annoncé que le sable issu du concassage est désormais disponible au prix étudié de 450 Da la tonne, sachant que sur un (1) million de tonnes/an d’agrégats, l’unité d’El-Malah s’engage à produire 30% de sable de concassage. Une production que permet aisément, selon lui, l’usine d’El-Malah construite en 2007, selon les normes internationales.
Finalement, pour mieux convaincre les éventuels sceptiques, M. Kerri ajoutera qu’un essai sur le terrain ne coûtera rien aux entreprises habituées au sable marin, avec le conseil des CTC et des services techniques intéressés à cette reconversion.
Source: Voix-Oranie