Rencontre des ingénieurs et des architectes

«Nous n’avons rien à envier aux entreprises et autres bureaux d’études étrangers.» Tel est l’avis unanime des ingénieurs et architectes qui se sont donné rendez-vous en fin de semaine écoulée, à la Maison de la Culture de Aïn Témouchent, pour débattre des problèmes de l’heure. Cette rencontre organisée à l’initiative de l’Union nationale des ingénieurs et du Conseil national des Architectes, avait pour finalité de resserrer les rangs de ces deux corporations autour des objectifs assignés en matière de bâtiments, de routes et autres infrastructures de base, et dont le gros des ouvrages sont confiés par nos décideurs à des consortiums étrangers, créés le plus souvent pour la circonstance et qui sont en train de montrer leurs limites à l’usage.
En réalité, bon nombre de «boîtes» étrangères gèrent nos projets, en faisant appel à de la sous-traitance locale, quand elles ne ramènent pas des cadres nationaux qu’elles ont embauchés sous d’autres cieux. Les gros projets sont souvent ventilés en plusieurs tâches de natures différentes, mais chacune relevant d’une filière cadrant avec les potentialités réelles existant dans le pays d’accueil.
En tous cas, pour le président de l’Union nationale des ingénieurs en bâtiment, dont la création remonte à l’an 2000 seulement, il est temps de s’organiser, pour conquérir la part de développement qui revient aux élites du pays, au lieu de se contenter des miettes laissées par les consortiums étrangers. A l’instar des autres professions, le problème se pose en termes de formation continue. La compétence n’étant pas une science infuse, elle ne peut s’acquérir que par les expériences vécues sur le terrain et par des échanges continuellement enrichissants. Les techniques de communications (TIC) actuelles contribuent largement à améliorer l’éventail de ces compétences.
Il est vrai que certains de nos cadres ne sont pas indemnes de tout reproche et placent leur dignité au-dessus de toute idée de recyclage, alors que le savoir est ouvert à tous et à n’importe quel âge. Autrement dit, il est temps pour certains de faire preuve d’humilité et de se remettre en cause, afin de se hisser à hauteur des problèmes de l’heure. Quant aux autres, ils administrent la preuve sur le terrain, qu’ils sont dignes de confiance.
Cependant, la faille qu’il faut combler et elle n’est pas mince, est matérialisée par l’absence de coordination entre les entreprises, les bureaux d’études et d’architectes, pour former un front commun et gagner face à la concurrence étrangère. Beaucoup d’entreprises algériennes y sont parvenues, en se hissant à la hauteur des enjeux économiques qui se posent au pays. D’autres se doivent de leur emprunter le pas face à l’immense chantier qui reste à investir, dans la lignée des deux derniers mandats présidentiels.

Source : Voix-Oranie

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