Chaque saison de l’année a ses bons et mauvais côtés. Si, en été, le ventilateur ou le climatiseur deviennent des produits très prisés, l’hiver, lui, fait remonter la cote des appareils de chauffage. Poêles à mazout, radiateurs, chauffage roulant ou fixe s’écoulent comme des pains. Les localités de Tlemcen ou de Sidi Bel-Abbès, par exemple, qui sont réputées pour leur climat glacial, manquent, semble-t-il, de radiateurs conçus pour les installations centrales. Située à mi-chemin entre la capitale des Zianides et la Mekerra, la wilaya d’Aïn Témouchent vit, cette année, un hiver exceptionnel que les anciens comparent à celui de l’année 1945 où il a fait moins quatre degrés au mois de janvier, marqué par de chutes abondantes de neige.
En la période présente, le thermomètre a avoisiné le zéro dans la région du Tell témouchentois, une zone habituellement tempérée et douce. Sont-ce les bouleversements de l’écosystème à l’échelle planétaire qui ont influé sur le climat local ? Possible, lorsqu’on remonte le cours du temps et que l’on s’aperçoit du profond décalage entre les courbes de températures du siècle dernier et celles d’aujourd’hui.
Dominée, à l’ouest, par les monts de Tlemcen tapissés de neige durant presque tout le mois de décembre et, à l’est, par la chaîne du Tessala visible à partir des quartiers du sud de la ville, Aïn Témouchent n’a pas échappé à la vague de froid qui persiste dans la région.
Les populations des communes dépourvues de gaz de ville -elles sont près une quinzaine sur les 28 que compte la wilaya-, restent certainement les plus exposées aux effets du froid et du gel. C’est ainsi que la plupart des produits agricoles n’ont pas résisté aux retombées du «djlid» (gelée), un phénomène naturel qui affecte plantes, fruits et légumes. Quant aux «bobos» physiques provoqués par la forte baisse de la température, ils touchent particulièrement les enfants et les vieux, franges vulnérables victimes de grippe, rhume, engelures et angines. Les spécialistes de ce type d’affections sont souvent sollicités en pareille période.
Quant au sort des villages alentour, comme Aïn Kihel, Aoubellil, Aghlal ou Hammam Bou Hadjar, connus pour la rigueur de leur climat hivernal, tout porte à croire que les gestes d’antan consistant à allumer des braseros çà et là seront des actes salutaires. Il ne faut pas oublier, puisque nous évoquons le monde rural, les difficultés qu’éprouvent de nombreux enfants scolarisés des fermes à rallier leurs établissements respectifs où l’on a signalé dans certains d’entre eux, des pannes dans le fonctionnement des appareils de chauffage. Une situation qui rend d’autant difficile la relation pédagogique maître-élève si, de surcroît, la ration alimentaire servie par la cantine scolaire est en deçà des normes nutritionnelles admises. Un enfant, qui a froid et qui ne mange pas à sa faim, n’est plus en mesure d’apprendre.
Source : Echo-Oran
❗ il est vrais que l’hiver 1945 a été particulièrement froid
mais celui de 1956 n’a pas grand chose à lui envier 😆
un Ancien qui se souvient ; Bonne Année