Les navettes de 9 heures et 15 heures en direction d’Oran viennent d’être supprimées par la direction de la SNTF, pour cause de «faible rentabilité». Il ne reste, désormais, plus que le traditionnel départ de 6h 15mn et le retour de 17h 05mn pour satisfaire la clientèle du rail. Le service minimum en sorte. La nouvelle n’a, semble-t-il, pas plu aux fidèles usagers qui auraient saisi la tutelle des cheminots. En fait, c’est la deuxième fois que cette dernière – qui ne sait plus sur quel rail danser – se manifeste pour modifier le tableau des horaires. Après avoir, un temps, assuré la desserte de l’unique destination vers Oran aux heures indiquées au début, la SNCF s’est ravisée pour revenir à l’ancienne programmation limitée à une seule navette. Au bout de plusieurs mois, elle réinstaure le système de la double navette pour, enfin, l’annuler et ne garder que les deux horaires extrêmes. A quelques petites différences près, l’on se rend compte que la situation du chemin de fer au niveau de la wilaya n’a pas changé depuis l’indépendance. Les usagers du train dans les années 70 étaient astreints aux mêmes horaires presque. Tant qu’à faire pourquoi ne pas évoquer le légendaire «Bouyouyou» qui partait de Hammam Bou-Hadjar pour terminer sa course près du cinéma Rex, à Oran, après la Seconde Guerre mondiale.
Comparé à l’Omnibus affecté à Aïn Témouchent, il avait juste le désavantage de rouler moins vite, au rythme de l’époque. On pouvait descendre des voiturettes, fumer une cigarette et remonter aussi facilement dans le train en marche. Le «Bouyouyou» s’arrêtait à toutes les gares de village dans une ambiance de fête. Les Européens voyageaient en première classe et les musulmans derrière la locomotive qui crachait des nuages de fumée et, à chaque escale, retentissaient les «youyous» des femmes en voile blanc. Une manière de célébrer le passage du train, d’où le surnom de «Bouyouyou». La population de la région d’Aïn Témouchent, aujourd’hui dix fois plus nombreuse, n’a pas tellement gagné au change. A l’ère de la technologie et du TGV, elle dispose toujours d’une seule voie de chemin de fer, d’un tortillard, d’une navette et, en moins, les gares de campagne complètement délabrées, elles qui, naguère, faisaient le charme des villages comme Laferrière (Chaâbat El Leham), Rio Salado (El-Malah), Er-Rahel (Hassi el-Ghalla), Lourmel (El-Amria), Boutlélis ou Misserghine.
Chacun de ces arrêts était doté d’un chef de gare qui vendait les billets et veillait à l’embarquement des voyageurs. Pendantque les cars «Ruffié» puis les TRCFA soutenaient la comparaison avec autant de professionnalisme. Se souciait-on de la rentabilité ? Le réseau ferroviaire tarde à se hisser aux exigences de la modernité quand il ne fait pas pâle figure devant le «Bouyouyou». Dans la contrée d’Aïn Témouchent du reste où -étrange paradoxe -, la SNTF a jugé l’unique ligne improductive bien que le nombre d’habitants ait doublé en l’espace d’un quart de siècle. Pourtant, à en croire les usagers, les wagons font régulièrement le plein. Si tout ce monde paye effectivement sa place, il n’y a pas de raisons que la société se lamente sur sa santé financière. Celle-ci loue, de surcroît, des commerces à l’intérieur de la gare d’Aïn Témouchent où elle dispose également de chambres d’hébergement pour son personnel en déplacement, notamment toute une équipe de contrôleurs.
La SNCF s’appuie aussi sur le transport de marchandises pour alimenter ses recettes. Le pouzolane de Béni-Saf, par exemple, lui procure de substantiels bénéfices. Des avantages qui compensent en partie le prétendu manque à gagner commis par la navette Aïn Témouchent/Oran/Aïn Témouchent, laquelle liaison, souligne-t-on du côté des habitués du transport, ne partage pas les meilleures plages horaires avec le reste des modes de voyages.
Un sondage exprimerait mieux les besoins des usagers et aiderait la SNTF à agir sur les facteurs commerciaux. En sa qualité de service public, elle est tenue de prendre en charge la demande de la clientèle. La wilaya d’Aïn Témouchent mérite assurément plus d’égards, à l’instar des wilayas comme Sidi Bel-Abbès ou Tlemcen qui s’apprêtent à lancer d’importants projets en matière de transport ferroviaire. Dans une récente édition, nous avions évoqué l’absence de sièges au niveau de la salle d’attente de la gare de Témouchent mais cette négligence n’a suscité aucune réaction jusqu’à maintenant. Au train où vont les choses, la SNTF ne tardera pas à fermer la gare de la ville de Sidi Saïd.
Source : Echo-Oran
bien le BOUYOUYOU je me souviens de ce fameux train mais je ne savais pas que son nom venait des YOUYOUS des femmes.en fait il s’arrerait a la gare de DADAYOUM
actuellement commissariat et ne descendait au REX que pour faire la manoeuvre de changement de voie.
au train ou vont les choses la sntf va pondre un oeuf.