De passage à Hammam Bouhadjar, où il a opté en dernière minute pour une promenade à travers les artères principales de la cité des thermes après avoir constaté que l’on ne se bousculait pas au portillon de la salle devant abriter son meeting, Fawzi Rebaïne, le leader de Ahd 54, est certainement reparti dépité. Une impression que confirme l’impasse faite sur le chef-lieu de wilaya, pourtant bien inscrit dans l’agenda de celui qui se revendique comme le seul vrai opposant de l’« opposition ». D’ailleurs, bien naïfs ceux qui auraient pu penser que dans ce bastion politiquement versatile – plusieurs élus de Ahd 54 ont changé de camp – cet adepte du réveil cyclique allait trouver quelques soutiens. Contrairement à l’adage, en politique qui veut partir loin use sa monture. Manifestement, seul le président-candidat a le vent en poupe et il sera difficile, dans ce fief tout acquis à la cause de Bouteflika, de se frayer un chemin.
Portraits géants, banderoles, affiches sur fond bleu, pin’s, photos etc., le candidat Bouteflika dispose intra-muros d’au moins huit (08) permanences confortablement équipées et installées aux quatre coins de la ville. Une véritable machine électorale qui a momifié les autres candidats, réduits à faire dans la gesticulation faute de moyens à la mesure de l’enjeu. Moussa Touati, Louiza Hanoune, Mohamed Saïd du PSL et Bouguerra Soltani au nom de l’alliance présidentielle sont annoncés avant le 05 avril au niveau de la localité, qui, jusqu’à aujourd’hui, n’a pas encore reçu de visites dans le cadre de cette campagne jugée morose comparée aux joutes électorales précédentes.
Est-ce l’effet Bouteflika qui a mis sous l’éteignoir ses cinq rivaux ? Toujours est-il qu’ici à Aïn Témouchent, ni Moussa Touati qui a perdu une bonne partie de ses représentants ni Louiza Hanoun, encore moins Mohamed Saïd ou Djahid Younsi, n’ont une assise populaire suffisante pour prétendre récolter le jour du scrutin un nombre conséquent de voix, sinon peut-être des rogatons. Ainsi, tout porte à croire que pour cette campagne, du moins dans la ville reconstruite en partie après le séisme de 1990, la cause est entendue. Abdelaziz Bouteflika est assuré du soutien inconditionnel de nombreux élus, partisans issus du mouvement associatif et des organisations de masse. Pour la suite de la campagne, on suivra avec curiosité l’arrivée des autres concurrents.
Source : Echo-Oran