Autre contrainte à l’état civil

administration temouchentPour se faire délivrer des documents d’état civil en français, il est exigé désormais de chaque citoyen demandeur la présentation d’une demande écrite, assortie d’une photocopie de carte d’identité nationale (CIN), le tout soumis à l’aval du chef de la daïra d’Aïn Témouchent. Les demandeurs de documents d’état civil, rédigés en français, trouvent des complications et ne savent pas comment franchir ces obstacles, qu’ils estiment d’essence bureaucratique. Parmi eux, des citoyens venus d’autres wilayas éloignées, ont eu la mauvaise surprise d’apprendre au niveau des guichets, l’application d’une nouvelle réglementation (?) à l’encontre des demandeurs de documents d’état civil en français, notamment, les extraits d’actes de naissance, de mariage ou de décès.
Afin de vérifier la véracité des faits, nous nous sommes présentés au service concerné de l’APC de Aïn Témouchent. Le chef de service contacté nous a effectivement confirmé l’application de la circulaire N°0574, émanant du ministère de l’Intérieur et datant du 23 mars 2008, selon laquelle, le demandeur doit remettre une demande manuscrite en langue nationale, accompagnée de la photocopie de sa carte d’identité, demande qui sera déposée, pour approbation ou rejet le cas échéant, au niveau du chef de daïra, en même temps que les documents demandés dûment établis et signés par le service de l’état civil.
Pour prouver ses dires, le même chef de service a exhibé plusieurs requêtes déposées par les citoyens pour se faire délivrer ce genre de document et qui, selon lui, doivent patienter plusieurs jours, avant de l’obtenir, car le chef de daïra ne signe pas tous les jours ce genre de documents. En effet, il semble que le taux de pourcentage des documents rédigés en français ne dépasserait pas le 01% des documents régulièrement rédigés en langue nationale. Quant à ceux qui viennent des autres wilayas, ils ont le choix de repartir d’où ils viennent ou passer plusieurs nuits à l’hôtel, avant d’espérer récupérer leurs papiers.
L’ironie du sort veut, qu’en général, ce sont les expatriés et les retraités du régime européen qui demandent ce genre de documents par l’intermédiaire de leurs parents restés au pays. Que prévoit donc la fameuse réglementation pour ces pauvres déracinés, elle qui exige la présence du demandeur lui-même? De leur côté, plusieurs citoyens qui ont déposé leurs demandes auprès de cette APC, confirment qu’ils attendent toujours une réponse favorable.
Pire, en marge de cette affaire, on a remarqué que pour récupérer n’importe quel autre papier au niveau de l’APC du chef-lieu de la wilaya, les citoyens éprouvent les pires difficultés et pour cause! Tout s’y fait manuellement, avec souvent des erreurs à la clé, faute de dotation informatique, ce qui est pour le moins paradoxal pour une grande mairie, alors que le 3ème millénaire s’apprête à boucler sa première décennie. En revanche, à quelques dizaines de kilomètres de là, à Béni-Saf pour être plus précis, il ne faut pas plus de 5 minutes au citoyen pour obtenir un document d’état civil, alors qu’il pourrait passer la demi-journée à l’APC de Aïn Témouchent pour la même formalité. Un héritage que feu Boulenouar a laissé derrière lui et dont les Béni-Safiens reconnaissent le bien-fondé, tout en rendant hommage à sa mémoire.

Source : Voix-Oranie

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