Des mesures incitatives pour booster l’emploi

Les dispositifs mis en place par l’Etat pour stimuler l’emploi ont sans conteste fortement contribué à résorber le chômage. Il reste que cet incommensurable effort est encore considéré comme insuffisant face au flux des demandeurs d’emploi. Les pouvoirs publics, à travers la promulgation d’une série de textes parus entre 2006 et 2008 ont initié plusieurs mesures visant à encourager le recrutement. Malheureusement, faute d’informations, ces avantages accordés aux employeurs sont peu ou prou perçus. Un déficit en communication que l’agence nationale de l’emploi veut combler en diversifiant les rencontres avec les chefs d’entreprise et les responsables d’institution, tous secteurs confondus. C’est dans cette optique que s’est déroulée à l’hôtel «Bel Air» d’Aïn Témouchent une journée d’étude ouverte officiellement par le secrétaire général de la wilaya, M. Kerri Azzeddine. Intervenant en prélude à cette réunion, le directeur de l’emploi, M. Acimi a évoqué la dynamique en cours soulignant au passage l’exceptionnel effort consenti en faveur de la relance de l’emploi avant de céder la parole à M. Mesli, directeur de wilaya de la CNAS qui a abordé le contenu du décret n°007/386 du 05 décembre 2007 fixant le niveau et les modalités d’octroi des avantages prévus par la loi n°06/21 du 11/12/2006 relative aux mesures d’encouragement et d’appui à la promotion de l’emploi notamment par le biais de l’allégement des charges sociales au profit des employeurs. Les modalités d’octroi de ces avantages sont définies par ledit décret qui, dans son chapitre 1, fixe les niveaux d’abattement, 20% pour le recrutement des personnes qui ont déjà travaillé (art. 4), 28% pour le recrutement des primo demandeurs (art. 13), 36% pour le recrutement dans les régions des Hauts plateaux et du Sud (art.14) et 34% pour l’employeur qui opte pour la formation et le recyclage des travailleurs (durée de formation de 03 mois – art. 12). En outre l’article 7 prévoit qu’en cas de doublement de l’effectif initial occupant 09 travailleurs au moins l’abattement est fixé pendant une année à 08% de la quote-part. L’article 10 pour sa part arrête à 1.000 dinars la subvention mensuelle à l’emploi pour chaque demandeur d’emploi sur la base d’un contrat à durée indéterminée. M. Mesli n’a pas manqué d’énumérer les procédures d’octroi des avantages ainsi que les recours prévus (chapitres 2 et 3). Concernant ce dernier aspect l’article 21 donne une grande latitude aux employeurs pour faire valoir leurs droits en cas de contestation.
Le siège de la Commission de recours est fixé au niveau de l’agence de wilaya de la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC) laquelle assure le secrétariat technique étant donné que c’est elle qui supporte le différentiel de cotisations découlant des abattements de la part patronale de la cotisation de sécurité sociale, tout comme elle prend en charge la subvention à l’emploi.
La mission de l’ANEM telle que définie par le décret 06/77 du 18/02/2006 est on ne peut plus exaltante au regard des buts qu’elle poursuit. Projetés à l’échelon local, les quatorze (14) objectifs assignés à l’agence nationale de l’emploi semblent de nature à bouleverser l’échiquier du travail pour peu qu’ils se concrétisent sur le terrain, au niveau des collectivités locales. Faut-il encore que la mise en oeuvre de ces fonctions extrêmement pertinentes comme le fait de «mettre en place un système d’information permettant de renseigner de manière précise, régulière et fiable sur les fluctuations du marché de l’emploi et de la maind’oeuvre » ou de «développer et de normaliser les méthodes de gestion du marché de l’emploi et les outils d’intervention sur l’offre et la demande d’emploi, ne souffrent pas de modes de fonctionnement pervers, propre à certains organismes et institutions qui en matière de recrutement ne s’embarrassent pas de scrupules.
Le concours ou le test se révélant parfois des prétextes commodes pour entériner des choix pré-établis ou négociés au nez et à la barbe de responsables trop confiants et trompés par des subalternes véreux. Qu’à cela ne tienne l’Agence de wilaya de l’emploi (AWEM) ne ménage pas ses efforts pour instaurer le maximum de transparence et obliger ces partenaires au respect des règles. Elle s’appuie présentement sur trois (03) antennes locales implantées respectivement à El Malah, Hammam Bouhadjar et Beni Saf en attendant l’ouverture d’une quatrième représentation à l’état de projet prévue à El Amria. Ces structures dont la mission est calquée sur celle de l’ANEM, gèrent essentiellement le dispositif d’aide à l’insertion professionnelle destiné aux primo demandeurs âgés entre 18 et 35 ans. Régi par le décret exécutif n°08/ 126 du 19 avril 2008 le DAIP s’adresse, selon l’article 03, à trois (03) catégories de primo demandeurs:
les diplômés de l’enseignement supérieur, ceux des établissements nationaux de formation professionnelle, les sortants du cycle secondaire de l’éducation nationale et des centres de formation professionnelle (CFPA) et enfin, les jeunes ne possédant ni qualification ni formation.
Ainsi trois types de contrat sont réservés à ces primo demandeurs, suivant leur niveau de qualification, à savoir le contrat d’insertion des diplômés (CID) le contrat d’insertion professionnelle (CIP) et le contrat formation insertion (CIF). La rémunération ainsi que la couverture sociale sont totalement prises en charge par l’Etat pendant toute la durée du contrat d’insertion. L’ensemble de ces mesures fera l’objet d’autres initiatives dans le cadre de la vulgarisation et de la sensibilisation. Séminaires, journées d’études, courrier, contacts directs, etc., sont autant de moyens visant à impliquer les employeurs dans la stratégie de résorption du chômage élaboré par l’Etat.

Source : Echo-Oran

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