Placée sous le patronage de la ministre de la Culture et du wali d’Aïn Témouchent, la seconde édition du Festival national du théâtre de marionnettes, depuis son institutionnalisation au niveau du chef-lieu de wilaya et troisième depuis sa création en 2006 après que Chlef eut organisé le premier rendez-vous de la marionnette, semble s’orienter vers une plus grande maîtrise tant au plan technique qu’en ce qui concerne la thématique. Des aspects largement abordés par M. Mohamed Bouchahlata, le directeur de la culture et commissaire du festival culturel national de la marionnette, au cours d’une conférence de presse tenue à la bibliothèque publique Malek Bennabi. Revenant sur la préparation du festival, M. Bouchahlata a indiqué que la phase de sélection a permis de dégager 8 troupes sur les 27 qui se sont présentées, soit 2 en moins de retenues par rapport au festival de décembre 2008. C’est dire, précisera-t-il, « la rigueur dont a fait preuve le jury ». Le commissaire du festival s’est ensuite appesanti sur les perspectives définies en vue de développer l’art de la marionnette et le vulgariser à travers le temps. Le festival, dira-t-il, est un tremplin idéal pour développer l’activité et consolider les bases d’une relance effective du théâtre de marionnettes, dont le caractère éminemment éducatif n’est plus à démontrer.
Et le responsable du festival d’insister sur le rôle de la formation,qui vient de bénéficier, grâce aux recommandations de la précédente édition et à l’action de la direction de la culture, d’une subvention d’un montant de 200 millions de centimes. Un premier financement qui servira à organiser des stages en résidanat au niveau de l’ISMAS (Institut supérieur des métiers des arts de la scène) de Bordj El-Kiffan, notamment dans le domaine de la scénographie et la manipulation des poupées. Une formation qui pourrait, si besoin est, s’appuyer sur des compétences étrangères reconnues en la matière. En plus du projet de création d’un site Web propre au festival dont le contenu, entre autres, revêtirait une dimension pédagogique s’agissant de l’évolution des techniques de la marionnette. Outre cet objectif cognitif, un volet non moins important a été également pris en charge. A l’instar du théâtre d’acteur qui bénéficie déjà d’un soutien à la production, le théâtre de marionnettes pourrait lui aussi, dans un proche avenir, recevoir des aides afin de se faire connaître auprès d’un large public. Dans cette optique, un projet est en cours de finalisation selon M. Bouchahlata, qui a évoqué la nécessité de trouver des mécanismes pour diffuser le produit théâtral en question et l’intégrer dans le marché artistique.
« Les troupes n’ont pas les moyens de rayonner en dehors de leur wilaya, car les écoles où évoluent généralement les marionnettistes sont loin de couvrir les besoins des troupes qui voudraient effectuer des tournées à travers les autres régions du pays …», soulignera le commissaire du festival lequel estime du reste que cette assistance du ministère de la Culture se concrétisera sur la base d’un cahier des charges. Le dernier point abordé lors de cette rencontre avec la presse a trait au programme du festival. Les troupes en compétition, au nombre de huit (08), se disputeront six (06) prix dont celui de la meilleure production, d’une valeur de 25 millions de centimes. Les spectacles en «off» seront assurés par sept (07) troupes, lesquelles se sont distinguées au cours du festival 2008. Elles se produiront chacune trois fois dans différentes communes en plus de la caravane composée de deux formations, l’une de Blida et l’autre du TRO, appelées à sillonner les localités reculées. Cette animation de l’environnement est une forme d’encouragement à la diffusion, d’autant que le cachet de chaque spectacle a été fixé à 25.000 dinars. Ce sont ainsi 59 représentationset 80 artistes, soit le double du menu artistique proposé en 2008, qui vont toucher l’ensemble des 28 communes de la wilaya. L’hôpital Dr Benzerdjeb aura droit à 5 spectacles destinés aux enfants malades. Enfin, les organisateurs ont réservé la journée du 13 juin aux débats et rencontres avec les spécialistes du théâtre de marionnettes. Un forum de discussion qui, à n’en pas douter, jettera de nouveaux éclairages sur le monde magique du castelet.
Source : Echo-Oran