La direction nationale de la Fonction publique innove et semble exiger la compétence et la qualité au lieu et place d’un service approximatif et à la limite de l’ingérence, pour les fonctionnaires. En effet, les dernières mesures émanant de cette structure, notamment l’instruction n° 45 du 1er décembre 2008, fixant les modalités, l’organisation et les programmes de formation préalable à la promotion dans certains grades des corps communs et administrations publiques, semble avoir été accueillie favorablement par des fonctionnaires de différentes administrations publiques et établissements à caractère administratif, puisqu’elles viennent de mettre fin aux privilèges et autres passe-droits qui, de tout temps, ont avantagé certains employés par rapport à d’autres, parfois plus méritants et plus compétents, mais seulement qui ne sont pas dans les bonnes grâces de leurs supérieurs hiérarchiques.
Ainsi, une formation préalable doit être suivie par les fonctionnaires postulant à toute promotion dans un grade supérieur, organisée sous forme continue ou alternée et comprend des enseignements théoriques et pratiques, selon les termes de cette instruction en question. Il est à noter que la quasi-totalité des administrations locales ont hérité d’un personnel peu instruit et surtout peu rodé aux activités de conception, d’animation et de direction.
Après l’accession à l’indépendance, des promotions très rapides ont été accordées. Certains fonctionnaires par décret n° 62-503 du 19 juillet 462 qui a dicté des règles destinées à encourager l’accès à la Fonction publique, pourtant ceux qui avaient une licence, un Baccalauréat, un BEF ou un certificat d’études primaires, et pour d’autres, a accordé des mesures exceptionnelles, notamment ceux qui ont participé à la guerre de libération nationale.
Ces facilités d’accès à la Fonction publique ont entraîné, selon certains, de graves conséquences dans le fonctionnement de l’appareil administratif, particulièrement au niveau local. En effet, souvent le personnel nommé dans les différents services, sans formation aucune, n’était toujours pas à la hauteur des tâches qui lui ont été confiées. Cette situation s’est aggravée davantage par des avancements souvent non justifiés de certains fonctionnaires, au détriment de certains autres plus compétents. D’où des erreurs et des retards dans l’exécution des prestations et autres programmes administratifs. Il est à signaler aussi qu’avant ces nouvelles mesures, la carrière des fonctionnaires était organisée de façon à récompenser les plus méritants.
Pour cela, deux sortes de promotions étaient accordées à ceux qui exécutent rapidement et consciencieusement leurs obligations professionnelles et à ceux disposant de qualités particulières, notamment la promotion au choix et la promotion exceptionnelle. Ces promotions consistent en l’avancement d’un fonctionnaire vers un grade supérieur à la suite d’une simple évaluation de son supérieur hiérarchique, mais une seule fois durant toute sa carrière, comme le stipule la loi de l’époque.
Ce transfert d’un fonctionnaire d’un grade à un autre hiérarchiquement supérieur, en réalité obéissait à des considérations subjectives selon plusieurs fonctionnaires qui affirment connaître des cas de leurs collègues qui ont bénéficié de plusieurs promotions durant leur carrière jusqu’à ce qu’ils aient atteint le plus haut grade dans l’administration. Ces « coups de pouce », comme aiment bien les appeler ces fonctionnaires, sont considérés comme étant injustes, puisqu’il existe des fonctionnaires qui n’ont jamais bénéficié de la moindre promotion, que ce soit au choix ou exceptionnelle. Pourtant, il est admis que plus un employé est incompétent, plus il cherche à s’élever dans la hiérarchie et avec le temps, tout poste sera occupé par celui-ci, il ne pourra le gérer convenablement et en assurer la responsabilité. Par la suite, les conséquences ne seront que désastreuses.
Pour certains fonctionnaires consciencieux, le critère le plus valable pour obtenir une promotion, c’est de passer un examen professionnel, car celui-ci exige un niveau et un effort, avant de pouvoir subir les épreuves et ceux qu’arrivent à réussir, leur mérite ne sera que justice et personne ne trouve rien à redire, ont souligné nos interlocuteurs, avant de conclure que ces nouvelles mesures sont venues mettre fin à une grande injustice dans la carrière des fonctionnaires.
Par ailleurs, il est à noter qu’une nouvelle instruction interministérielle est venue le 23 janvier courant dont copie nous a été remise, qui stipule que les fonctionnaires ayant la qualité de moudjahid, veuve de chahid ou fils de chahid, remplissant les conditions d’ancienneté, peuvent être promis à un grade supérieur, sans passer ni test ni examen professionnel.
Source : Echo-Oran