La botte de fourrage cotée déjà à 250 Da

bleComme toujours, les céréaliers de la wilaya d’Aïn Témouchent ont déjà lancé leur campagne de fenaison, sous prétexte que les pluies ont raté tous leurs rendez-vous cruciaux pour espérer une bonne récolte de céréales. Il n’en fallait pas plus, pour les encourager à faucher leurs céréales en herbe et les transformer en bottes pour l’aliment du bétail.Autant dire qu’au prix qui leur est proposé pour prendre livraison de leur blés mûrs, on comprend pourquoi ces fellahs sont pressés d’engager la fenaison, puisqu’ils s’en sortent mieux. D’autant plus que l’Algérien est habitué, depuis longtemps, à consommer du blé importé du Canada, des USA ou à un degré moindre de l’Hexagone. En tous cas, à défaut de grains de blé, le matériel a été mobilisé à profusion, en matière de tracteurs, faucheuses, botteleuses et autres râteaux-faneurs, pour mener à bien cette campagne de fenaison dans les meilleures conditions et en touchant l’ensemble des communes de la wilaya d’Aïn Témouchent.
Et comme d’habitude, les camions des grossistes et intermédiaires du fourrage, venus de toute la région de l’Ouest, ont déjà investi les campagnes, pour enlever les bottes au prix négocié autour de 250 Da l’unité. Un prix que les fellahs justifient par celui de la main d’œuvre et de la location du matériel qui, selon eux, auraient pris également de la hauteur. Non contents de cela, ils estiment que si la pluie continue ainsi à bouder la région encore quelques jours, il faut s’attendre à ce que toute la production de céréales (blé dur, blé tendre et orge), encore en herbe, soit fauchée pour finir en bottes, sous prétexte que la région vit une situation de sécheresse très critique. Alors, de là à transformer les 95.000 hectares emblavés en fourrage, il n’y a qu’un pas que n’hésiteraient pas à franchir bon nombre d’exploitants. Finalement, il n’y a que le cheptel vivant en batterie qui va gagner dans l’affaire. Mais en sera-t-il de même pour le consommateur? Rien n’est moins sûr… Toujours est-il que les crédits obtenus auprès de la CRMA ne sont pas près d’être remboursés avec tous les rendez-vous manqués, que subit depuis toutes ces années l’agriculture dans la région. Après les céréales, qu’en sera-t-il du vignoble l’été prochain?

Source : Voix-Oranie

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