Les producteurs de lait de vache ont laissé éclater leur colère, à l’issue de la réunion à laquelle ils ont été convoqués, jeudi dernier à 10h00 du matin, au siège de la CRMA de Aïn Témouchent, en dénonçant le gel de l’aide de 7,00DA par litre de lait produit, que l’Etat leur accorde à titre de soutien, et ce, tant qu’ils n’auront pas assuré leurs bêtes auprès de la CRMA. Cette réunion décidée à l’initiative de son directeur, s’est déroulée en présence du président de la Chambre d’Agriculture et du président de l’association de défense de la corporation laitière.
Sitôt l’ouverture de la séance expédiée, les producteurs de lait ont fait part de leur désaccord vis-à-vis de la dernière note émanant de la direction générale de la CNMA (Alger), datée du 14-10-2008 et leur faisant obligation d’assurer toutes les vaches laitières qu’ils ont en leur possession, s’ils tiennent toujours à bénéficier des 7 Da par litre de lait produit et que l’Etat leur verse pour soutenir la filière. Une aide que la CRMA a décidé de geler, tant que ces éleveurs laitiers ne se seront pas acquittés d’une prime d’assurance évaluée entre 5.000 et 9.000Da par vache laitière. Estimation faite, semble-t-il, en fonction de la performance productive de la vache et de son poids, par un docteur vétérinaire attaché auprès de la CRMA.
Plusieurs producteurs laitiers, rencontrés à l’issue de cette réunion, n’ont pas hésité à nous faire part de leur ressentiment sur la question: «Nous cédons notre lait sur la base de 34,00Da le litre aux unités de laiterie, dont les collecteurs viennent prendre quotidiennement livraison. L’Etat nous donne un supplément de 7,00Da par litre, à titre de soutien. Cependant, la CRMA nous exige l’obligation d’assurer nos bêtes. Chose que nous ne pouvons faire, car déjà à 41,00Da le litre, nous n’arrivons pas à nous en sortir. L’aliment du bétail reste très cher, tout comme les autres frais (médicaments, vaccins, personnel). Si jamais l’Etat ne portait pas son aide à plus de 15,00Da le litre ou ne parvenait pas à faire baisser les montants des primes d’assurances exigées, non seulement nous ne pourrons pas les payer, mais en plus nous allons brader toutes nos vaches!…», ont-ils laissé tomber, en laissant planer la menace d’une pénurie de lait de vache à plus ou moins brève échéance.
A vrai dire, La CRMA ne cherche qu’à protéger les crédits qu’elle a accordés aux éleveurs pour payer la plus grande partie des vaches laitières importées. En cas de pertes de ces dernières, on voit mal comment elle pourrait les récupérer. Espérons qu’avec l’aide de la Chambre d’Agriculture, ces éleveurs finiront par trouver une solution qui arrangerait les uns et les autres, sachant que les 3 laiteries implantées dans la wilaya emploient plus de 100 ouvriers.
Source : Voix-Oranie