Un nouveau directeur de l’Education vient d’être installé à la tête du secteur, une installation passée inaperçue hormis pour la radio locale qui en a été informée. Deux jours avant sa prise de fonction, un point de presse avait été tenu, au cours duquel un mystificateur taux a été ressassé une nouvelle fois par un cadre de la DE. Aussi, pour d’aucuns, il est à espérer que le nouveau membre de l’exécutif s’éloigne des statistiques mensongères et de tout ce qui participe de la fuite en avant. Ainsi, en est-il du TOL (taux d’occupation des locaux), c’est-à-dire la moyenne d’élèves par salle de classe qui est confondue allègrement avec le taux d’élèves par classe. Ce taux sert aux planificateurs de l’Education, qu’ils soient du secteur ou ceux des finances, à évaluer les déficits et éventuellement à corriger les dépassements en matière de carte scolaire.
Selon cette approche économique, le TOL réalisé à Aïn Témouchent, et qui est imperturbablement exhibé tel un trophée de réussite par les rapports de la DE, relève de la dilapidation des deniers publics. En effet, il est de 16% cette année pour le cycle primaire, c’est-à-dire une moyenne de 16 élèves par salle de classe. Il est vrai que, cette année, il n’y a plus que cinq années de scolarité, la sixième n’ayant été compensée que partiellement par l’introduction des classes préparatoires. Mais, même,avec la généralisation de ces dernières pour la rentrée 2009/2010, le taux fluctuera autour de 18 à 20%, ce qui constituera un TOL qu’aucun pays parmi les plus riches de la planète ne peut se permettre le luxe de s’offrir. Mais à y voir de plus près, ce taux cache une chose bien plus grave : l’existence de classes squelettiques et d’autres surchargées. Pis, il comptabilise les locaux inutilisés car réalisés sans besoins réels. Cela signifie que l’on a investi à outrance dans le béton alors qu’il est plus judicieux de le faire pour le chauffage des classes, le renforcement des moyens pédagogiques et bien d’autres commodités.
Source : El-Watan