En collaboration avec le centre national de formation d’enseignement pédagogique à distance (CNEPD), la direction des Transport (DT) de la wilaya d’Aïn Témouchent a procédé à la formation de 815 chauffeurs de taxis, depuis l’année 2001, sans pour autant résoudre la crise qui prévaut, du moment que moins de 55% des licences délivrées sont exploitées en réalité. La prochaine promotion qui en-tame sa formation à partir du samedi 16 février, comprend 20 candidats pour une formation de 15 jours. Celle-ci se répartit en 06 modules (notions de droit, circulation théorique et pratique, géographie de la wilaya, mécanique, électricité et conduite). Ce dernier module vise à améliorer le comportement du chauffeur vis à vis de sa clientèle (politesse, qualité de service, hygiène et sécurité du véhicule). Toutes ces belles notions sont dispensées durant 42 heures en 2 semaines.
Malheureusement, beaucoup de jeunes stagiaires sortants n’ont pas trouvé d’emploi, pas même en tant que doubleur d’un autre «confrère» en exercice. Le problème n’est pas purement d’ordre financier, comme pour l’achat de véhicule. En fait, les licences d’exploitation sont distribuées au compte-gouttes et pas à n’importe qui. Ces licences qui ouvrent droit à cet exercice sont délivrées uniquement aux ayants-droit de ce qui est communément appelé «la famille révolutionnaire». Or, si la demande reste très importante au niveau des villes d’Aïn Témouchent et de Béni-Saf, l’offre y est réduite à la portion congrue. Autant dire que les détenteurs de licences sont très courtisés et la tendance du barème de location reste à la hausse, au point que certains «taxieurs» préférant garder l’anonymat, se sentent «humiliés» par les titulaires de licences. «Nous les payons à l’avance et nous nous soumettons à tous leurs caprices. Autrement, ils sont capables de nous préférer de plus offrants, pour quelques dinars de plus. Pour ne pas être réduits au chômage, nous sommes obligés de renchérir ou d’opter pour… la clandestinité». C’est en effet une réalité bien amère, que les services de l’Etat ferait bien de mieux réglementer, afin d’éviter tous les abus et surtout de renforcer le parc roulant de taxis à Aïn Témouchent, dont on sait déjà que plusieurs cités ne sont pas desservies, en premier lieu, la ville nouvelle «Akid Othmane», sans parler de la deuxième ville de la wilaya, Béni-Saf en l’occurrence.
Selon la DT, le même problème ne se poserait pas dans le reste des communes relevant de la wilaya d’Aïn Témouchent et pour cause. Parmi les 1.483 licences de taxis délivrées, seule 811 sont réellement exploitées, soit moins de 55% des documents délivrés. Donc, 668 titulaires de licences cherchent toujours preneurs ailleurs que dans les communes de Aïn Témouchent et de Béni-Saf, où les clandestins jubilent tranquillement. Mieux, selon certaines indiscrétions, une frange de ces titulaires de licences aimeraient bien les reconvertir en droit d’exploitation de… cafétéria. Mais là, c’est une autre paire de manches…
Source : Voix-Oranie